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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 10

  • Jean-Paul Belmondo (1933-2021)

    Avec Jean-Paul Belmondo parti aujourd’hui, c’est une partie de mon enfance qui s’efface. Ayant grandi dans les années 80, j’en ai consommé du Bebel ! Pas le plus raffiné ni toujours le meilleur : à l’époque on se rassemblait en famille devant l’une des trois chaînes pour regarder pour la énième fois Le guignolo, L’As des as, Flic ou voyou, L’animal (avec Raquel Welsh !), Le Professionnel (musique d’Ennio Morricone) ou Les morfalous. Parmi ces films à grosses ficelles, bâtis pour lui, souvent drôles, il y en avait de plus beaux et de plus culte que je peux revoir sans hausser les épaules : Cartouche de Philippe de Broca où il joue ce voleur insaisissable qui fait tourner en bourrique les puissants, Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau où son personnage esquive les dangers de la Révolution Française et de la Terreur, Le magnifique de De Broca dans lequel en Bob Sinclar il parodie et ridiculise les clichés des SAS et autres espions de pacotille. Je pourrais citer aussi L’homme de Rio ou Les tribulations d’un chinois en Chine mais j’avoue ne pas avoir beaucoup vu ces deux films qui ont tant fait pour son aura.

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  • France (Bruno Dumont)

    Le cinéma de Bruno Dumont produit en moi les mêmes préjugés que celui de Lars Von Trier. A chaque sortie, je suis curieux du sujet, attentif aux critiques mais réticent à aller voir. Ce sont des regards de cinéastes bizarres, déviants, irritants, inconfortables, qui ne me causent pas beaucoup de plaisir. Je n’ai pas vu ses deux Jeanne d’Arc et mon dernier film de lui était Ma loute, comédie plus insolite que réellement drôle. France a été l’occasion de renouer avec le réalisateur, à l’occasion d’un sujet satirique à priori abordable. Il s’agit de faire le portrait d’une journaliste star de chaîne d’information, France De Meurs, interprétée par Léa Seydoux, de porter un regard cruel sur la caste médiatique et de dire quelque chose aussi sur le pays homonyme dont elle est le visage télévisuel.

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  • Bac Nord (Cédric Jimenez)

    On devine depuis La french (2014) que la subtilité n’est pas la principale qualité du cinéma de Cédric Jimenez. Les schémas scénaristiques étaient déjà simples et lisibles: magistrat contre truand, guerre et complicité viriles mêlées, Marseille comme décor de western. Ce cinéma-là est très calibré, il lui faut de grands acteurs, des scènes d’action efficaces et des plans panoramiques sur le littoral marseillais. On rajoute une bande-son estampillée 70s pour donner un vague cachet scorsesien et le résultat à l’écran, plutôt rythmé, donne l’impression de se retrouver dans les années 70 au temps des films d’Henri Verneuil, ce qui n’est pas si honteux que ça. Mais quelques jours après, on garde la sensation d’un cinéma assez impersonnel, manquant de saveur malgré les ingrédients qu’on y a mis.

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  • La loi de Téhéran (Saeed Roustayi)

    C’est au cœur de l’été que se niche ce genre de découverte cinématographique. Hélas pour la loi de Téhéran c’était parmi huit spectateurs, dans une salle désertée à cause du pass sanitaire. Les amoureux de polar ultra-réaliste découvriront avec ce film l’ampleur du trafic et de la consommation de drogue en république Islamique d’Iran. Ils apprendront que le pays des mollahs compte plus de 6 millions et demi de toxicomanes et que son régime très répressif n’y change pas grand-chose, au contraire il semble l’amplifier. Alors que l’intrigue débute sur un objectif assez classique - des flics ordinaires doivent faire tomber un baron du crack – la mise en scène de Saeed Roustayi montre la prolifération de la drogue, sa pénétration anarchique dans la société iranienne et donc le caractère dérisoire de l’enquête.

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  • Une vie secrète (Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga)

    Les premières minutes du film, tournées de nuit et pour partie caméra à l’épaule, sont frénétiques. Nous sommes en août 1936 dans un village d’Andalousie et les événements ont tourné. Dans cette région d’Espagne tenue par la gauche, les troupes nationalistes de Franco pourchassent tous les individus suspects de sympathies républicaines. Higinio (Antonio de la Torre) doit fuir son village et la guardia civil mais il ne peut laisser seule Rosa (Belén Cuesta) qu’il vient d’épouser. Dans le fracas des événements, on comprend que des exactions ont eu lieu entre les deux partis, que les victimes d’aujourd’hui étaient peut-être des bourreaux hier, qu’Higinio aurait des choses à se reprocher. Dans ce territoire reconquis, il n’est plus qu’un homme en sursis et décide de se cacher chez lui avec l’aide de Rosa.

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  • Titane (Julia Ducournau)

    Dans son discours de remerciement pour la palme d’or cannoise, Julia Ducournau parle de la chance qu’elle a eue de pouvoir créer le monstre qu’est Titane. Dans mon souvenir, elle répète qu’il n’est pas parfait, que la perfection n’est pas atteignable mais qu’elle y a mis tout son cœur. Je la crois sincère et ayant prévu d’aller au cinéma ce soir-là, je renonce à Benedetta de Verhoeven pour aller découvrir la sensation cannoise toute fraîche. J’avais vu et critiqué Grave qui m’avait « secoué », c’est le terme employé dans l’article mais j’avais pointé déjà quelques limites d’écriture : une difficulté à utiliser le temps et à écrire des personnages intéressants. Titane comporte les mêmes défauts qui cette fois-ci excèdent largement ses qualités et nous font penser que soit cette palme est un coup, soit la sélection de cette année n’était pas suffisamment forte.

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