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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 14

  • Petit pays (Eric Barbier)

    Petit pays est un livre avant d’être un film. Il a reçu le Goncourt des lycéens, il a séduit des milliers de lecteurs. Pour Gaël Faye, son auteur, le petit pays en question est à la fois le Burundi où il a passé une partie de son enfance et cette enfance elle-même, territoire de souvenirs, enchantés mais aussi dramatiques. Il est né là-bas d’un père français et d’une mère rwandaise. Le scénario co-écrit avec le réalisateur Eric Barbier évoque donc une enfance métisse privilégiée puis l’irruption d’une Histoire tragique. Peuplé comme le Rwanda, le Burundi a connu des rivalités sanglantes entre Hutus et Tutsis mais n’a pas sombré dans le génocide de masse comme son voisin.

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  • Effacer l’historique (Kervern et Delépine)

    Il suffit de regarder sur YouTube les sketchs de Groland ou bien de se souvenir des films précédents du duo Kervern-Delépine pour percevoir leurs défauts persistants. Les idées ne manquent pas, souvent drôles mais leur travail a toujours un côté branlant et mal abouti. I feel good par exemple, partait d’une très bonne idée : propulser un crétin ultra-libéral (Jean Dujardin) dans un village Emmaüs. Mais le résultat peu probant, se soldait par un récit enfilant sans énergie des séquences inégales. C’était vraiment raté.

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  • Tenet (Christopher Nolan)

    Jeu sur les différentes temporalités d’une même action (Dunkerque), distorsion du temps dans l’espace (Interstellar), temps du rêve enchâssé dans celui du réel (Inception), on mesure de film en film la dimension conceptuelle du cinéma de Christopher Nolan. C’est comme si chaque récit se présentait comme un puzzle mais avec des pièces de dimension particulière. On lui fera le reproche de complexifier des choses simples. C’est un réalisateur du système hollywoodien, pourquoi ne se contente-t-il pas de fabriquer de grosses machines efficaces et réfléchies comme le fait Denis Villeneuve par exemple ? Je l’ai dit autre part, le plaisir du concept sophistiqué allié aux standards du film d’action ne m’a pas toujours enthousiasmé chez ce cinéaste : oui à Interstellar, non à Inception. Quand le concept n’étouffe pas la dimension épique, je suis preneur.

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  • Light of my life (Casey Affleck)

    C’est l’histoire d’un père (Casey Affleck) et de sa fille Rag (Anna Pniowsky) survivant dans un monde post-apocalyptique. Hormis quelques survivantes dont Rag, toutes les femmes ont été éradiquées par un virus et il ne reste plus que les hommes. Héritier de la culture biblique, le cinéma américain est familier de la catastrophe et du châtiment divin. Souvenons-nous de La route (Hillcoat), de Sans aucun bruit (Krasinski) ou d’It comes at night (Shults) récemment. L’hostilité du monde produit à chaque film son lot de suspense, ses accélérations outrancières. Il faut échapper à tel fléau effrayant, humain ou surnaturel, souder le noyau familial pour protéger sa progéniture du massacre.

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  • Le sel des larmes (Philippe Garrel)

    Je suis a priori client du cinéma de Philippe Garrel. J’en ai une connaissance limitée et je continue à découvrir ses films au fur et à mesure. Saisi par la beauté douloureuse de L’enfant secret (1979), j’ai pu découvrir aussi L’ombre des femmes (2015) et L’amant d’un jour (2017). Me plaisent la simplicité des récits, l’usage du noir et blanc, la part faite aux amours, à l’émotion des rencontres et des séparations. Son cinéma me semble assez peu intellectuel, d’essence lyrique surtout. La musique traduit souvent l’affect de ses personnages. Ici on retrouve celle de Jean-Louis Aubert dont la voix colle bien aux émois de jeunes gens.

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  • Tout simplement noir (Jean-Pascal Zadi, John Wax)

    Jean-Pascal Zadi est passé par le rap, il a suivi le cours Florent, il court les castings mais son talent ne saute pas du tout aux yeux. On ignore à quel point, pour les besoins de son propre film en forme d’auto-fiction, il se rabaisse en tant qu’acteur. Ajoutons qu’étant noir, il est très souvent cantonné à des rôles stéréotypés et ridicules, ce qui n’arrange rien. Mais il veut percer, fait tout pour créer le buzz sur Internet et décide de dénoncer sa condition d’homme noir en organisant une grande marche à partir de la Place de la République à Paris. Dès l’entame de cette comédie bien d’actualité, on saisit une forme d’ambivalence qui restera pendant tout le récit: veut-il marcher pour convertir son buzz en célébrité ou bien cherche-t-il réellement à dénoncer la condition générale des noirs en France ? Ce sont ces tiraillements du personnage entre deux intentions antagonistes qui font l’intérêt de ce film divertissant, qui ressemble certes une enfilade de sketchs mais se révèle beaucoup plus profond qu’il n’en a l’air.

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