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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 8

  • Les Olympiades (Jacques Audiard)

    C’est à dessein que Jacques Audiard a installé son film dans ce quartier parisien des Olympiades, 13ème arrondissement. Portant son regard loin du patrimoine haussmannien et des touristes, il s’intéresse à un Paris moderne, peuplé de jeunes actifs célibataires soucieux de profiter de la vie. Le noir et blanc de son directeur de la photographie Paul Guilhaume magnifie l’architecture verticale et la blancheur du quartier. Les pulsations électroniques du compositeur Rone visent à injecter de l’énergie aux images. L’ambition est de faire sentir une intensité qu’on a l’habitude d’associer à Londres, New York ou Hong Kong.

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  • First cow (Kelly Reichardt)

    C’est un western mais qui n’en a pas les contours. Le format scope dont nous avons tellement l’habitude, ce format large qui saisit les horizons du Far West, est remplacé par un format quasi carré (le 1,375:1) qui surprend dès les premières images. Il surprend d’autant plus que le fleuve bordé de forêt laisse apparaître un cargo fluvial ! Le dernier film de Kelly Reichardt commence donc aujourd’hui et lentement dévoile son projet. Une femme se promenant sur la rive découvre deux squelettes dans la terre. C’est le début du récit et l’expression d’un projet qu’on pourrait qualifier d’archéologique. Deux êtres humains sont morts à cet endroit et la réalisatrice nous propose de découvrir leur destin. Les séquences suivantes nous emmènent au début du 19ème siècle (1820 d’après les notices du film). Kelly Reichardt remonte aux origines du pays, au moment où il était nouveau et sauvage, où seuls des hommes armés s’y aventuraient.

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  • Dune (Denis Villeneuve vs David Lynch)

    A ce stade, l’exercice de comparaison est délicat. Alors que la version de David Lynch de 1984 dure 2H17, celle de Denis Villeneuve ne couvre que la moitié du récit et prend 2H35. Il me manque donc le second épisode qui sortira sans doute dans un an. De plus, je n’ai pas lu le roman de Frank Herbert et je n’avais en mémoire que quelques images furtives du film de Lynch avant de le revoir. Le Dune de Villeneuve me fait redécouvrir une saga futuriste, en l’an 10191, présentée comme une lutte de pouvoir entre maisons rivales. Sous le règne de l’empereur Padishah Shaddam IV, la planète Arrakis passe sous le contrôle de la maison Atréides. Leurs rivaux Harkonnen se retirent mais c’est en fait un piège qui se referme sur les Atréides. La planète est stratégique pour l’empire car elle est la seule où s’exploite l’Epice, une substance permettant d’augmenter les capacités cérébrales et de pouvoir faire de la navigation spatiale à travers l’imperium intergalactique. Celui qui consomme l’Epice voit son regard bleuir intensément.

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  • Michel-Ange (il peccato) (Andreï Kontchalovski)

    Rome porte encore la marque de son génie mais Michel-Ange, artiste total de la Renaissance, sculpteur, peintre, architecte, poète, ne semble pas avoir été un grand sujet d’intérêt pour le cinéma avant le film récent d’Andreï Kontchalovski (2019). Après quelques recherches (merci IMDB), j’ai juste trouvé trace d’un film plutôt apprécié de Carol Reed : L’extase et l’agonie, mettant en scène les rapports entre Michel-Ange (Charlton Heston) et le Pape Jules II (Rex Harrisson) pendant la réalisation du plafond de la Chapelle Sixtine. La bande-annonce de cette production de 1965 révèle une fresque flamboyante dans la tradition hollywoodienne, ne négligeant ni les décors grandioses, ni les intrigues ni les amours de l’artiste.

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  • Jean-Paul Belmondo (1933-2021)

    Avec Jean-Paul Belmondo parti aujourd’hui, c’est une partie de mon enfance qui s’efface. Ayant grandi dans les années 80, j’en ai consommé du Bebel ! Pas le plus raffiné ni toujours le meilleur : à l’époque on se rassemblait en famille devant l’une des trois chaînes pour regarder pour la énième fois Le guignolo, L’As des as, Flic ou voyou, L’animal (avec Raquel Welsh !), Le Professionnel (musique d’Ennio Morricone) ou Les morfalous. Parmi ces films à grosses ficelles, bâtis pour lui, souvent drôles, il y en avait de plus beaux et de plus culte que je peux revoir sans hausser les épaules : Cartouche de Philippe de Broca où il joue ce voleur insaisissable qui fait tourner en bourrique les puissants, Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau où son personnage esquive les dangers de la Révolution Française et de la Terreur, Le magnifique de De Broca dans lequel en Bob Sinclar il parodie et ridiculise les clichés des SAS et autres espions de pacotille. Je pourrais citer aussi L’homme de Rio ou Les tribulations d’un chinois en Chine mais j’avoue ne pas avoir beaucoup vu ces deux films qui ont tant fait pour son aura.

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  • France (Bruno Dumont)

    Le cinéma de Bruno Dumont produit en moi les mêmes préjugés que celui de Lars Von Trier. A chaque sortie, je suis curieux du sujet, attentif aux critiques mais réticent à aller voir. Ce sont des regards de cinéastes bizarres, déviants, irritants, inconfortables, qui ne me causent pas beaucoup de plaisir. Je n’ai pas vu ses deux Jeanne d’Arc et mon dernier film de lui était Ma loute, comédie plus insolite que réellement drôle. France a été l’occasion de renouer avec le réalisateur, à l’occasion d’un sujet satirique à priori abordable. Il s’agit de faire le portrait d’une journaliste star de chaîne d’information, France De Meurs, interprétée par Léa Seydoux, de porter un regard cruel sur la caste médiatique et de dire quelque chose aussi sur le pays homonyme dont elle est le visage télévisuel.

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