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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 7

  • La Conspiration du Caire (Tarik Saleh)

    Pour des raisons commerciales louables, ceux qui ont choisi le nom français du dernier film de Tarik Saleh ont privilégié sa dimension d’intrigue politique, son côté « film d’espionnage ». Allez voir une conspiration cairote, c’est plus prometteur que l’histoire d’un Boy from Heaven (Garçon venant du Paradis) qui est le titre international et la traduction littérale du titre en arabe. Cette histoire de titre reflète les lectures qu’on peut faire de ce film réellement captivant. Boy from Heaven est l’histoire initiatique d’Adam, fils de pêcheur qui va perdre son innocence et ses illusions en entrant à l’université d’Al-Azhar. La Conspiration du Caire est aussi le récit des luttes de pouvoir au sein de cette grande université islamique, entre l’institution religieuse et l’Etat égyptien.

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  • Netflix : Blonde (Andrew Dominik)

    Après avoir visionné les 2H46 de Blonde, il m’a fallu revoir Certains l’aiment chaud, comme si la comédie délicieuse de Wilder pouvait servir d’antidote à la Marilyn d’Andrew Dominik. Était-ce vraiment ça Marilyn Monroe ? Était-ce sa vie ? Le film est une adaptation du roman éponyme de Joyce Carol Oates et on sait que l’écrivaine américaine a fictionnalisé la star américaine, ce qu’on voit à l’écran ne correspondant pas toujours à la réalité. Mais le scénario a pris un parti pris radical : la vie de Marilyn Monroe n’aura été qu’une suite de traumatismes qui ne pouvaient aboutir qu’à cette fin tragique, overdose médicamenteuse, que tout le monde a retenu.

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  • Sans filtre (Ruben Ostlund)

    C’est amusant de se dire que Cannes, le festival de cinéma le plus glamour et paillettes du monde a récompensé en bout de quinzaine un film qui fustige le capitalisme des apparences, ce fameux Sans filtre ou Triangle of Sadness du suédois Ostlund. Etait-ce un geste subversif ? Une claque aux beautiful people et aux stars multimillionnaires venus se pavaner sur la Croisette ? Se poser la question, c’est un peu y répondre. Cela fait bien longtemps que le subversif est devenu une marchandise comme une autre dans l’industrie culturelle. Je ne crois pas que Sans filtre fasse un quelconque mal au système qu’il dénonce, tout au plus lui réserve-t-il quelques traits de moquerie bien sentis mais c’est tout. L’un de ses mérites est de nous rappeler quelques films des années 70 qui l’ont peut-être inspiré. Je pense à La Grande bouffe de Marco Ferrerri (1973), film de bâfrerie riche en excrétions et à Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été de Lina Wertmuller (1974) dont l’intrigue est ressemblante – la croisière qui tourne mal, l’île déserte qui recompose les rapports de classe…

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  • Netflix : Athena (Romain Gavras)

    C’est la première production Netflix que je chronique dans ce blog. Je ne le fais hélas pas par enthousiasme, bien au contraire. La plateforme VOD a un savoir-faire incontestable, c’est son habileté publicitaire. Dès qu’elle sort une nouveauté, on le sait et on a envie de voir. N’étant pas un fan de séries, davantage un cinéphile, je suis peu sensible à son ergonomie colorée et à sa séduction algorithmique. Je suis vieux jeu, de tendance à me précipiter sur la liste des « classiques ». Mais interpelé par une bande-annonce de style « guerre civile », j’ai opté pour Athena, réalisation de Romain Gavras, « fils de » dont Le monde est à toi m’avait bien plu.

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  • As bestas (Rodrigo Sorogoyen)

    Vu en salle au milieu de l’été, ce drame âpre reste en mémoire. Il est avec La nuit du 12 l’un des plus beaux prétextes à retourner au cinéma cette année. Avant d’y aller sur la foi d’excellentes critiques et d’une bande-annonce très sombre, le film m’interrogeait sur son identité et son degré de violence : un drame familial ? Un film social ? Un thriller rural ? Et puis les premières images évoquent une terre peu montrée sur grand écran : la Galice, région rurale à la pointe nord-ouest de l’Espagne. Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Menochet) s’y sont installés comme néo-campagnards, attirés par la beauté de ces paysages boisés et vallonnés. Leur fille restée en France, le scénario nous laisse deviner qu’ils avaient de bons métiers, des amis mais que le charme d’une vie plus proche de la nature, à cultiver bio, à restaurer des masures, les a convaincus de s’installer.

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  • La nuit du 12 (Dominik Moll)

    Encore un film de flics, c’est une tradition dans le cinéma français. Celui-ci est inspiré du récit 18.3 — Une année à la PJ de Pauline Guéna. Comme un mélange de L’affaire SK1 (2014 – Frédéric Tellier) et de L.627 (1992 – Bertrand Tavernier), il narre la tentative de résolution d’un meurtre par la PJ de Grenoble tout en décrivant un certain quotidien policier. Le scénario raconte comment une équipe d’enquêteurs tente d’élucider l’assassinat sordide d’une jeune femme sur plus de 3 ans, la frustration qui s’accumule, les fausses pistes, le temps qui passe. Les nombreuses scènes de commissariat décrivent aussi un état d’esprit policier, des réflexes d’enquête, une routine de procédures et de soucis matériels et personnels. On se plaint de la photocopieuse qui ne fonctionne pas mais c’est à petite touche, on ne nous sert pas de discours syndical sur le manque de moyens, ce n’est pas le sujet.

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