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jeremy strong

  • The apprentice (Ali Abbasi)

    Après les humains animalisés de Border (2018) puis le tueur psychopathe des nuits de Mashhad (2022), voilà que le cinéaste irano-danois Ali Abbasi évoque une autre figure monstrueuse : Donald Trump ! Le spectateur occidental un peu informé connaît la nature égocentrique, la mégalomanie et le rapport problématique avec la vérité de l’ex et peut-être futur président des Etats-Unis mais sait-il comment tout cela a commencé ? Avant l’homme politique effrayant que le monde connaît, il y a eu le magnat de l’immobilier star de télé-réalité (la fameuse émission The apprentice) mais avant la célébrité, il y a eu un apprenti ambitieux, héritier d’un petit empire new-yorkais et désireux de se faire un nom ou plutôt un prénom autre que celui du méchant paternel, Fred Trump. Voici donc le biopic de celui qui voulait absolument devenir quelqu’un et qui à la veille de l’élection présidentielle hurle au scandale, menace de représailles les distributeurs, le studio et l’équipe du film tant le contenu lui est défavorable. A la fin du film, son personnage le dit en présence du biographe qui va lui écrire son fameux livre « The art of the deal » : il déteste qu’on fouille dans son passé et qu’on fasse de la psychologie à son propos et à celui de sa famille. The apprentice remue justement tout ce que Donald Trump n’a pas envie de voir, la face particulièrement sombre de sa réussite.

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  • Armaggedon time (James Gray)

    L’ « Armaggedon time » biblique invoqué par le candidat Ronald Reagan désigne le moment décisif du combat entre Bien et Mal. En 1980, le futur président se voyait comme le chevalier victorieux du Bien contre la décadence de l’Amérique. Mais pour le jeune Paul Graff (Banks Repeta), incarnation de James Gray adolescent, se jouait une lutte sourde pour ne pas devenir le rejeton de ce pays-là. Un pays assez féroce et raciste pour que son copain Johnny (Jaylin Webb), seul afro-américain de sa classe, soit sans cesse ramené à sa couleur de peau et à un rôle trop facile de fauteur de trouble. James Gray invoque sa jeunesse mais ne se complait nullement dans la nostalgie. L’émotion affleure plusieurs fois mais l’intime est toujours rattrapé par le politique et par l’Histoire qui se fait. Ici c’est Graff au lieu de Gray et le cinéaste n’oublie pas de citer le nom de ses grands-parents Greyzerstein qui ont fui les pogroms tsaristes pour se réfugier en Amérique. Sachant qui on est et d’où on vient, on reste sur ses gardes.

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