Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 34

  • Barbara (Mathieu Amalric)

    Alors Barbara de Mathieu Amalric, biopic, pas biopic, anti-biopic ? Un peu de tout ça en fait. Le cinéma contemporain est tellement plein de films biographiques de toute sorte et de qualité variable qu’on se demande si cette mode ne traduit pas un vrai manque de créativité. Après, le genre connaît des ratés et de franches réussites. Le Snowden d’Oliver Stone par exemple, d’un ennui ! Jackie de Pablo Larrain, un film marquant. On pourrait remonter au splendide Mishima : A life in four chapters de Paul Schrader, qui dialogue avec l’œuvre de l’écrivain japonais. J’avancerais que « biopic » est devenu dans la bouche des critiques un terme quasi péjoratif désignant les bios bateau à tendance hagiographique,  donc quand c’est réussi c’est forcément autre chose qu’un biopic…

    Lire la suite

  • le redoutable (Michel Hazanavicius)

    Le redoutable, c’est un portrait de Godard par Michel Hazanavicius à une période charnière de la vie du réalisateur franco-suisse. Il vient de se marier avec Anne Wiazemsky. Il sort de l’échec public et critique de la Chinoise (1967). Mai 1968, ses utopies, ses causes, l’emportent  à gauche. Elles le conduisent à renier son œuvre passée, magistrale (A bout de souffle, Bande à part, Pierrot le Fou, entre autres) pour un cinéma « sans histoire, sans scénario, sans acteur… » au sein du collectif Dziga Vertov. Godard n’aurait eu que le mot « révolution » à la bouche à cette époque. J’emploie le conditionnel car le film doit se regarder comme une parodie de Godard, un miroir grossissant et comique de JLG, de son style, de son humour, de ses obsessions anti-bourgeoises. Pour cela, Hazanavicius emploie un Louis Garrel zozotant, plutôt amusant face à une Stacy Martin un peu fade, dans le rôle sous-écrit de Wiazemsky. Ils évoluent dans les décors (appartements bourgeois, plages) utilisés comme des clins d’œil aux films et  l’univers esthétique de Godard.

    Lire la suite

  • The Warriors (Walter Hill)

    Walter Hill encore sur notre site : après le savoureux Southern comfort (1981) et The driver (1978) évoqués ici, voici The Warriors (1979) ! Avec ces premiers films, Walter Hill, moins une référence en France que John Carpenter pour le cinéma de genre, se montre un petit maître du film d’action sans grands moyens ni stars. Par son budget modeste,  son ambiance et son scénario calqué sur le western, The Warriors est proche d’un film comme Assaut (Assault on precinct 13), réalisé en 1976, qui montre aussi des gangs de jeunes délinquants. C’est un pendant new-yorkais du film de Carpenter qui lui se déroule à Los Angeles. Ici, tous les gangs convergent vers le Bronx pour écouter le chef du gang dominant, les Riffs. Mais le congrès des petites frappes ne se passe pas comme prévu et les Warriors, menés par Swan (Michael Beck), sont pris en chasse par tous les loubards de la ville. Pour rentrer chez lui à Coney Island, le petit groupe doit traverser tous les quartiers de la ville à ses risques et périls. C’est le Far west avec les autres bandes jouant le rôle des indiens et les flics en embuscade qui sont comme des tuniques bleues.

    Lire la suite

  • Petit paysan (Hubert Charuel)

    Si la France est une puissance agricole, est-elle encore une nation paysanne ? Le temps d’un salon de l’agriculture, les Français se plaisent à idéaliser la campagne, à emmener leurs enfants caresser veaux, chevreaux et porcelets. Ils rêvent de paysans attachés amoureusement à leurs bêtes et à leurs cultures, préservant les terroirs de notre beau pays. Or, ce que nous montre sur le monde agricole Petit Paysan d’Hubert Charuel est beaucoup plus triste et inquiétant que les gentilles images du JT de TF1 de Jean-Pierre Pernaud. Ce film n’est pas un documentaire même s’il en a la rigueur, c’est une fiction concise et impeccablement écrite sur le drame d’un jeune éleveur, Pierre (Swann Arlaud) dont une vache est atteinte par une maladie infectieuse, réminiscence ô combien tragique pour le monde agricole de la maladie de la vache folle.

    Lire la suite

  • Game of thrones: mais pourquoi ça marche?

    Après 7 saisons de Game of Thrones voracement regardées sur deux années, je me suis demandé  pourquoi cette série m’avait autant passionné. 7 saisons passent vite et il y a un tel mille-feuille de personnages et d’intrigues qu’on en oublie beaucoup de choses. Regarder trois épisodes dans la même soirée, voire plus, n’est pas le meilleur moyen de retenir quelque chose. J’écris donc ce texte avec le risque d’oublier des éléments notables dans mon argumentation. Idéalement il aurait fallu revoir les saisons passées. Dans cette réflexion sur le contenu de cette série devenue culte, je vais donc exposer ce qui me plaît et en même temps ce qui me semble en faire le succès.

    Lire la suite

  • 120 battements par minute (Campillo)

    Etant né un peu avant que l’épidémie de SIDA ne se fasse dramatiquement connaître et s’étende, j’ai connu Act Up par l’intermédiaire de leurs actions. C’était toujours présenté dans les médias de façon expéditive, sous l’angle choquant, agressif, frontal. C’était de l’activisme minoritaire et ça ne se voulait pas consensuel. Maintenant le sujet, à tort sans doute, n’effraie plus tellement mais le SIDA c’était des contaminations et des morts en courbe exponentielle, c’était une cause nationale et une menace angoissante pour beaucoup. Act Up, qui existe toujours, c’est donc une partie de l’Histoire, qu’on apprécie ou pas leurs méthodes. Le film de Robin Campillo part de ce collectif-là, nous fait voir son fonctionnement, ses actions et ses dissensions pour glisser progressivement vers une histoire plus intime, plus personnelle. Est-ce que le film mérite les éloges qu’il a reçus depuis Cannes ? Je le pense sans restriction.

    Lire la suite