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detroit

  • C'était comment 2017 au cinéma?

    Palmarès personnel de l’année 2017: Detroit de Kathryn Bigelow ex-aequo avec Le musée des merveilles de Todd Haynes. Detroit est un grand film éprouvant, faisant d’un fait-divers ancien (Algiers Motel, 1967) la métaphore d’une Amérique raciste, impitoyablement liguée contre sa minorité noire. Le musée des merveilles est une vibrante recherche d’identité, le diorama nostalgique et cinéphile d’un cinéaste en état de grâce.

    Pour le reste, je suis moins enthousiaste ! Je vais débaptiser d’urgence ce blog pour cinéclubdeblasé.hautetfort.com ou monblogdegrossnob.com. Je ne sais pas ce que j’ai eu en 2017, j’ai eu le coup de mou, le chipotage en bandoulière (même pas capable d’adorer Au revoir là-haut !), l’enthousiasme en berne. Autant j’avais la niaque l’année dernière (Julieta ! Toni Erdmann ! Paterson ! Manchester by the sea !), autant 2017 m’a souvent déçu. Donc en cette année très hétéroclite, pas de palmarès exhaustif mais un bilan en blocs thématiques :

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  • Detroit (Kathryn Bigelow)

    Depuis trois films, avec l’aide du scénariste Mark Boal, Kathryn Bigelow est devenue la cinéaste des guerres perdues et des reconstructions difficiles. Les combats que mènent ses personnages sont âpres et désespérés. Inscrits dans la contingence, ils ne donnent le choix que de faire le mieux possible et de survivre. On ne peut pas parler de héros tant ils sont « enfermés » dans des situations. Dans The hurt locker (2008), le sergent William James (Jeremy Renner), coincé dans Bagdad et dans son scaphandre de démineur tente jour après jour d’échapper à la mort. Isolée dans les bunkers de la CIA de Zero Dark Thirty (2013), Maya (Jessica Chastain), porte le fardeau d’une guerre interminable aux terroristes, qui débouchera miraculeusement sur l’élimination de Ben Laden. Quant aux jeunes noirs du Algiers Motel dans Detroit, ils sont les victimes d’un interminable huis-clos mortel qui symbolise l'enfermement dans leur propre pays. On peut parler de cinéma post-héroïque tant Bigelow se refuse à toute célébration de ses « héros ». Ses films sont désenchantés, secs et sans lyrisme. Ses personnages sont des victimes de guerre appelées à surmonter un traumatisme. Larry Cleveland, chanteur meurtri des Dramatics, en est le dernier rejeton, sobrement interprété par Algee Smith.

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