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bigelow

  • Detroit (Kathryn Bigelow)

    Depuis trois films, avec l’aide du scénariste Mark Boal, Kathryn Bigelow est devenue la cinéaste des guerres perdues et des reconstructions difficiles. Les combats que mènent ses personnages sont âpres et désespérés. Inscrits dans la contingence, ils ne donnent le choix que de faire le mieux possible et de survivre. On ne peut pas parler de héros tant ils sont « enfermés » dans des situations. Dans The hurt locker (2008), le sergent William James (Jeremy Renner), coincé dans Bagdad et dans son scaphandre de démineur tente jour après jour d’échapper à la mort. Isolée dans les bunkers de la CIA de Zero Dark Thirty (2013), Maya (Jessica Chastain), porte le fardeau d’une guerre interminable aux terroristes, qui débouchera miraculeusement sur l’élimination de Ben Laden. Quant aux jeunes noirs du Algiers Motel dans Detroit, ils sont les victimes d’un interminable huis-clos mortel qui symbolise l'enfermement dans leur propre pays. On peut parler de cinéma post-héroïque tant Bigelow se refuse à toute célébration de ses « héros ». Ses films sont désenchantés, secs et sans lyrisme. Ses personnages sont des victimes de guerre appelées à surmonter un traumatisme. Larry Cleveland, chanteur meurtri des Dramatics, en est le dernier rejeton, sobrement interprété par Algee Smith.

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  • Zero Dark Thirty

    Disons que l’enjeu narratif de Zero Dark Thirty est la capture de Ben Laden mais que ce qu’exprime le film dépasse largement cet événement. Le premier plan est un écran noir d’où résonnent les échos catastrophés du 11 septembre 2001 et les voix de victimes prises au piège des tours. L’un des  derniers plans, situé après le 2 mai 2011, jour de la mort du terroriste, montre Maya (Jessica Chastain), l’agent de la CIA qui a réussi sa capture, pleurant toute seule dans un avion qui la ramène aux USA. L’héroïne, la « tueuse » comme on la décrit, craque. Ben Laden éliminé, elle peut faire son deuil. Le pays surmonte a minima l’affront qui lui a été fait.

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