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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 19

  • Skin (Guy Nattiv)

    Pourquoi les distributeurs de Skin, production américaine réalisée par l’israélien Guy Nattiv n’ont pas pris le risque de le faire sortir en salle en France ? Ils ont peut-être estimé que cette histoire véridique de rédemption d’un néo-nazi avait peu de chance d’intéresser le public français. Passer pratiquement 2 heures dans l’Amérique glauque des petites villes abandonnées avec un pauvre connard tatoué et son chien, c’est vrai que ça ne fait pas rêver. On peut toutefois se montrer curieux du destin de Bryon Widner, « skinhead le plus célèbre des Etats-Unis » (lu dans un article en ligne) et de l’interprétation qu’en fait Jamie Bell, l’acteur de Billy Elliot. Les films les plus réussis peuvent reposer sur ce type d’incarnation sidérante, on l’a vu cette année avec Joaquin Phoenix dans Joker.

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  • Proxima (Alice Winocour)

    La française Sarah Loreau (Eva Green) s’apprête à décoller pour une mission internationale d’un an sur Mars. Le protocole de préparation qui l’amène en Russie la sépare progressivement de sa fille Stella (Zélie Boulant-Lemesle) qu’elle élève seule depuis sa séparation d’avec Thoma (Lars Eidinger). La trame est très simple, décrivant une séparation nécessaire mais douloureuse pour Sarah, subie pour Stella.

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  • Les misérables (Ladj Ly)

    Si on cite autant La Haine de Mathieu Kassovitz (1995), oubliant souvent Ma 6-T va cracker de Jean-François Richet (1996), c’est que les films marquants traitant de la situation en banlieue ne sont pas si nombreux. Oublions les films de genre pas toujours réussis comme Banlieue 13 ou Les Kaïra et il ne reste pas grand-chose dans le genre dramatique. Cela fait donc plus de 20 ans que la banlieue française n’a pas eu le droit à un film fort, Les misérables est pour cette raison un événement. On parle essentiellement de la banlieue sous l’angle sécuritaire, en utilisant la banale formule « zone de non-droit », le film adopte en partie cet angle en suivant une patrouille de la BAC (Brigade Anti-Criminalité), constituée de Chris (Alexis Manenti), Gwada (Djebril Didier Zonga) et du nouveau Stéphane (Damien Bonnard) dans une cité de Montfermeil.

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  • Le traître (Marco Bellocchio)

    Pourquoi ce portrait sur plus de 20 ans du mafieux sicilien Tommaso Buscetta s’appelle Le traître et non pas Le repenti ? Parce que ce personnage ayant existé a refusé ce qualificatif. Intégré à la mafia à 16 ans, il n’a jamais rien regretté et se qualifiait lui-même d’homme d’honneur de Cosa Nostra. Le traiter de traître comme le fait Bellocchio, c’est probablement résumer ce que ce célèbre « repenti » a toujours pensé de lui-même. En dénonçant ses congénères, plus de 350 bandits poursuivis et emprisonnés, Il a commis une trahison. Il a manqué à son devoir de fidélité aux siens. Aurait-il regretté sincèrement ses crimes et son appartenance, il serait devenu un vrai « repenti » mais ce n’est pas le cas. Jusqu’au titre de son film donc, il semble que Marco Bellocchio se soit fait un devoir de vérité dans le portrait de cet homme. Aussi traître soit-il, Buscetta était bien un mafieux et un criminel. Le scénario ne réhabilite pas le bandit, il rend justice à l’homme qui a permis de donner un énorme coup à Cosa nostra dans les années 80. Il fait le portrait d’un homme qui a décidé un moment d’être un peu moins un salaud que ses congénères.

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  • Martin Eden (Pietro Marcello)

    Martin Eden de Jack London, c'est le roman universel des autodidactes et de tous ceux qui veulent s'arracher à leur condition sociale par leurs propres moyens. Cette quête individuelle d'un ouvrier voulant s'en sortir par la littérature est éreintante et bouleversante. Martin Eden n'a que son don d'écriture, sa volonté et sa puissance de travail pour s'en sortir. Lire Martin Eden permet aussi de comprendre la condition de transfuge de classe. L'ouvrier souhaitant s'élever devient un traître à sa classe mais conscient de ses origines, ne se convertira jamais aux valeurs bourgeoises qui le dégoûtent.

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  • Joker (Todd Phillips)

    Les exagérations critiques concernant Joker, on les a connues ces dernières années pour de nombreux films. On nous a dit qu’Au-revoir là-haut était un chef-d’œuvre, que les Frères Sisters était un chef-d’œuvre, que La la land était un chef-d’œuvre, qu’Ad Astra en était sûrement un aussi. Chacun discutera des exemples pris ici mais il me paraît difficile d’en compter plus de 2 ou 3 dans une décennie de cinéma. Joker a en tout cas bénéficié d’une campagne marketing très favorable et d’un Lion d’or à la Mostra de Venise, qui ont créé de grandes attentes. Peut-on simplement dire que c’est un bon film, à la noirceur insolite pour un blockbuster et qu’il est servi par l’interprétation exceptionnelle de Joaquin Phoenix ? Je ne suis pas plus enthousiaste que ça parce que Todd Phillips, tout habile qu’il est, n’est pas Martin Scorsese et ça se voit. Mais ce n’est pas grave, les deux heures passent vite.

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