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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 19

  • Martin Eden (Pietro Marcello)

    Martin Eden de Jack London, c'est le roman universel des autodidactes et de tous ceux qui veulent s'arracher à leur condition sociale par leurs propres moyens. Cette quête individuelle d'un ouvrier voulant s'en sortir par la littérature est éreintante et bouleversante. Martin Eden n'a que son don d'écriture, sa volonté et sa puissance de travail pour s'en sortir. Lire Martin Eden permet aussi de comprendre la condition de transfuge de classe. L'ouvrier souhaitant s'élever devient un traître à sa classe mais conscient de ses origines, ne se convertira jamais aux valeurs bourgeoises qui le dégoûtent.

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  • Joker (Todd Phillips)

    Les exagérations critiques concernant Joker, on les a connues ces dernières années pour de nombreux films. On nous a dit qu’Au-revoir là-haut était un chef-d’œuvre, que les Frères Sisters était un chef-d’œuvre, que La la land était un chef-d’œuvre, qu’Ad Astra en était sûrement un aussi. Chacun discutera des exemples pris ici mais il me paraît difficile d’en compter plus de 2 ou 3 dans une décennie de cinéma. Joker a en tout cas bénéficié d’une campagne marketing très favorable et d’un Lion d’or à la Mostra de Venise, qui ont créé de grandes attentes. Peut-on simplement dire que c’est un bon film, à la noirceur insolite pour un blockbuster et qu’il est servi par l’interprétation exceptionnelle de Joaquin Phoenix ? Je ne suis pas plus enthousiaste que ça parce que Todd Phillips, tout habile qu’il est, n’est pas Martin Scorsese et ça se voit. Mais ce n’est pas grave, les deux heures passent vite.

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  • Le jeune Ahmed (Luc & Jean-Pierre Dardenne)

    Plans serrés et filmage au corps, caméra à l’épaule, simplicité des décors et psychologisation minimale, le cinéma des frères Dardenne est en soi tellement systématique que j’avais fini par laisser de côté leurs films. Je ne peux nier l’effet de vérité qu’il y a dans leur cinéma : quelque chose se révèle toujours dans ces corps plongés dans une réalité sociale violente. Je me souviens de la puissance de Rosetta tout comme de la radicalité ascétique de La promesse. Mais je ne me souviens pas d’un instant de plaisir à les regarder, seul compte la description clinique d’une situation désespérée. Avec le jeune Ahmed, l’œuvre s’élargit à un sujet d’actualité, la radicalisation islamiste, mais rien ne change dans la forme.

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  • Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)

    Le film commence lorsqu’à son cours de peinture, on demande à Marianne (Noémie Merlant) qui est la jeune femme en feu sur un des tableaux de son atelier. Marianne se souvient alors de son séjour sur une île de Bretagne, en 1770. Héloïse (Adèle Haenel) a été sortie du couvent par sa mère la comtesse (Valeria Golino) pour épouser un riche milanais. Il faut envoyer au futur marié le portrait de sa promise mais celle-ci refuse de se laisser peindre. La comtesse imagine un subterfuge : faire venir Marianne, peintre de son état, et la faire passer pour dame de compagnie auprès de sa fille. Isolées et sans homme autour d’elles, avec Sophie comme servante (Luàna Bajrami), Marianne et Héloïse finissent par s’aimer. Héloïse accepte de poser.

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  • Un jour de pluie à New York (Woody Allen)

    Wonder wheel (2018), pourtant défendu dans ce blog, avait laissé à beaucoup une impression mitigée, voire hostile. Dans ce mélodrame clinquant et chargé, porté par l’excellente interprétation de Kate Winslet, la légèreté cédait le pas à l’aigreur et au pessimisme. Les schémas narratifs semblaient assez usés. Peut-être que les problèmes personnels du réalisateur, sa mise au ban d’Hollywood, causés par de très graves accusations d’agression sexuelle, avaient influé sur l’esprit du film. Un jour de pluie à New York est en comparaison une très bonne surprise. Woody Allen, en se relocalisant à Manhattan, au cœur de la société riche de New York, a retrouvé une vigueur et un registre virevoltant. Scarlett Johansson puis Emma Stone avait déjà régénéré son cinéma. L'utilisation plus affirmée d'acteurs jeunes a stimulé son énergie et sa créativité.

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  • Cinéclub : Le grand silence (Sergio Corbucci)

    C’est à l’occasion de la sortie des Huit salopards de Tarantino que j’avais comme beaucoup entendu parler du Grand silence de Corbucci (1968). Comme pour QT, western sous la neige et musique par le grand Ennio Morricone. J’ai beau aimer le cinéma de Sergio Leone, pinacle du genre spaghetti, je ne suis pas client des Django, Trinita et autres productions de cet acabit. Quand commence Le grand silence, j’ai peur de goûter à un navet. Certes il y a les étendues blanches de neige qui recouvrent l’Utah mais la caméra tremblote, la photographie, les costumes et décors sont particulièrement sales. On a le droit en plus à deux versions : l’italienne ou la française, ce qui colle peu à un western dans les Rocheuses. On passera enfin sur l’inévitable scène du bandit qui bouffe salement son poulet puis s’essuie les doigts gras sur son manteau.

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