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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 18

  • Une vie cachée (Terrence Malick)

    Grâce à Terrence Malick, on découvre ce paysan autrichien du nom de Franz Jägerstätter dont on ignorait la canonisation en 2007 par le pape Benoit XVI. Il avait refusé de porter les armes pour le Reich, il fut jugé puis exécuté par le régime nazi en 1943. Jägerstätter est donc aujourd’hui révéré comme saint et martyr. Saint comme un homme d’une vertu irréprochable, conforme à la religion catholique. Martyr comme une personne ayant refusé d’abjurer sa foi. Le film est fidèle à ces deux définitions et exclut toute forme de distanciation ou de critique. Malick filme son scénario au premier degré et met son talent de formaliste au service d’une vie de saint, avec toute le caractère édifiant - certains diront pesant - que cela peut avoir.

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  • Ma vidéothèque idéale : Harry dans tous ses états (Woody Allen)

    Dans la foulée de Tout le monde dit I love you et de Maudite Aphrodite, très amusants mais sans doute secondaires dans son œuvre, Woody Allen sort Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry) en 1997. Après cette comédie se passent huit ans qui correspondent pour moi à un gros tassement créatif. Avant le sursaut de Match point (2005), je ne m’enthousiasme guère pour Celebrity, Escrocs mais pas trop, La vie et tout le reste, Hollywood ending etc : tous ces films sont de seconde main. Les stars d’Hollywood accourent et servent de béquilles à des scénarios paresseux. Le savoir-faire d’Allen vivote en quelques bonnes répliques et c’est là qu’on se dit qu’il tourne trop.

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  • Skin (Guy Nattiv)

    Pourquoi les distributeurs de Skin, production américaine réalisée par l’israélien Guy Nattiv n’ont pas pris le risque de le faire sortir en salle en France ? Ils ont peut-être estimé que cette histoire véridique de rédemption d’un néo-nazi avait peu de chance d’intéresser le public français. Passer pratiquement 2 heures dans l’Amérique glauque des petites villes abandonnées avec un pauvre connard tatoué et son chien, c’est vrai que ça ne fait pas rêver. On peut toutefois se montrer curieux du destin de Bryon Widner, « skinhead le plus célèbre des Etats-Unis » (lu dans un article en ligne) et de l’interprétation qu’en fait Jamie Bell, l’acteur de Billy Elliot. Les films les plus réussis peuvent reposer sur ce type d’incarnation sidérante, on l’a vu cette année avec Joaquin Phoenix dans Joker.

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  • Proxima (Alice Winocour)

    La française Sarah Loreau (Eva Green) s’apprête à décoller pour une mission internationale d’un an sur Mars. Le protocole de préparation qui l’amène en Russie la sépare progressivement de sa fille Stella (Zélie Boulant-Lemesle) qu’elle élève seule depuis sa séparation d’avec Thoma (Lars Eidinger). La trame est très simple, décrivant une séparation nécessaire mais douloureuse pour Sarah, subie pour Stella.

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  • Les misérables (Ladj Ly)

    Si on cite autant La Haine de Mathieu Kassovitz (1995), oubliant souvent Ma 6-T va cracker de Jean-François Richet (1996), c’est que les films marquants traitant de la situation en banlieue ne sont pas si nombreux. Oublions les films de genre pas toujours réussis comme Banlieue 13 ou Les Kaïra et il ne reste pas grand-chose dans le genre dramatique. Cela fait donc plus de 20 ans que la banlieue française n’a pas eu le droit à un film fort, Les misérables est pour cette raison un événement. On parle essentiellement de la banlieue sous l’angle sécuritaire, en utilisant la banale formule « zone de non-droit », le film adopte en partie cet angle en suivant une patrouille de la BAC (Brigade Anti-Criminalité), constituée de Chris (Alexis Manenti), Gwada (Djebril Didier Zonga) et du nouveau Stéphane (Damien Bonnard) dans une cité de Montfermeil.

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  • Le traître (Marco Bellocchio)

    Pourquoi ce portrait sur plus de 20 ans du mafieux sicilien Tommaso Buscetta s’appelle Le traître et non pas Le repenti ? Parce que ce personnage ayant existé a refusé ce qualificatif. Intégré à la mafia à 16 ans, il n’a jamais rien regretté et se qualifiait lui-même d’homme d’honneur de Cosa Nostra. Le traiter de traître comme le fait Bellocchio, c’est probablement résumer ce que ce célèbre « repenti » a toujours pensé de lui-même. En dénonçant ses congénères, plus de 350 bandits poursuivis et emprisonnés, Il a commis une trahison. Il a manqué à son devoir de fidélité aux siens. Aurait-il regretté sincèrement ses crimes et son appartenance, il serait devenu un vrai « repenti » mais ce n’est pas le cas. Jusqu’au titre de son film donc, il semble que Marco Bellocchio se soit fait un devoir de vérité dans le portrait de cet homme. Aussi traître soit-il, Buscetta était bien un mafieux et un criminel. Le scénario ne réhabilite pas le bandit, il rend justice à l’homme qui a permis de donner un énorme coup à Cosa nostra dans les années 80. Il fait le portrait d’un homme qui a décidé un moment d’être un peu moins un salaud que ses congénères.

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