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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 21

  • Cinéclub : Le grand silence (Sergio Corbucci)

    C’est à l’occasion de la sortie des Huit salopards de Tarantino que j’avais comme beaucoup entendu parler du Grand silence de Corbucci (1968). Comme pour QT, western sous la neige et musique par le grand Ennio Morricone. J’ai beau aimer le cinéma de Sergio Leone, pinacle du genre spaghetti, je ne suis pas client des Django, Trinita et autres productions de cet acabit. Quand commence Le grand silence, j’ai peur de goûter à un navet. Certes il y a les étendues blanches de neige qui recouvrent l’Utah mais la caméra tremblote, la photographie, les costumes et décors sont particulièrement sales. On a le droit en plus à deux versions : l’italienne ou la française, ce qui colle peu à un western dans les Rocheuses. On passera enfin sur l’inévitable scène du bandit qui bouffe salement son poulet puis s’essuie les doigts gras sur son manteau.

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  • Roubaix, une lumière (Arnaud Desplechin)

    Il manque à notre analyse de Roubaix, une lumière une pièce à conviction. Arnaud Desplechin s’est fortement inspiré d’un documentaire paraît-il remarquable de Mosco Boucault : Roubaix, commissariat central. Affaires courantes (2008). Ce dernier décortique la vie d’un commissariat et le traitement d’une affaire crapuleuse : le meurtre d’une vieille dame par deux jeunes femmes. Télérama dit que la démarche de Desplechin tient du remake. Le documentaire n’étant plus visible sur les écrans depuis 2008, impossible de voir comment les deux œuvres dialoguent entre elles.

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  • Les oiseaux de passage (Cristina Gallego & Ciro Guerra)

    Difficile d’échapper à certains standards quand on parle de narcotrafic. Scarface, Blow, Traffic, Miami Vice… L’esthétique, les codes visuels et le point de vue sont le plus souvent nord-américains. On a pu saluer dans la série Narcos une volonté de se situer davantage dans le territoire même du trafic, la Colombie, grâce à la langue et à la musique. Avec Les oiseaux de passage, on explore un territoire totalement nouveau pour le cinéma international, celui de la Guajira, région située au nord de la Colombie et qui a connu un épisode tragique de trafic de marijuana dans les années 80. Point de cartels ici mais une région peuplée d’amérindiens Wayuu. Les bonus du DVD, très concis, permettent d’en apprendre un peu plus : c’est un territoire côtier entre Baranquilla et Maracaibo qui a toujours connu du commerce et de la contrebande. L’originalité et l’intérêt du film, en plus de sa dramaturgie, tiennent donc de la découverte d’une région et d’une culture. La démarche est très originale si on examine tout le cinéma récent. Le regard anthropologique, on l’avait déjà apprécié dans l’excellent L’étreinte du serpent, réalisé par Ciro Guerra et produit par Cristina Gallego qui sont coréalisateurs pour Les oiseaux de passage.

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  • Once Upon a Time… in Hollywood (Quentin Tarantino)

    Quelques réflexions sur ce film vu dès sa sortie.

    Ne tournons pas autour du pot : il n’y a pas d’intrigue clairement délimitée dans le dernier film de Quentin Tarantino. On y suit un acteur ringard, Rick Dalton (Leonardo Di Caprio) et sa doublure pour les cascades, Cliff Booth (Brad Pitt) chez eux, dans différents lieux de tournage ou de sortie. Ils croisent parfois leur voisine Sharon Tate (Margot Robbie), lumineuse beauté papillonnant elle aussi à Hollywood. Se déroulant en 1969, le film se regarde comme une exploration nostalgique de l’industrie du cinéma, alors en pleine transformation.

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  • Midsommar (Ari Aster)

    Avec le malsain Hérédité (2018), l’américain Ari Aster avait réalisé un des films d’horreur les plus marquants de ces dernières années. On conseille ce faux drame familial (avec Gabriel Byrne et Toni Colette !) à ceux que ce type de cinéma ne fait pas fuir, d’autant plus qu’il est dépourvu des tares habituelles du genre: scénario et dialogues crétins, montage survolté, rebondissements téléphonés. Là où beaucoup de productions parient sur les mêmes ressorts pour faire bondir l’acheteur de popcorn, Ari Aster travaille l’atmosphère et les cadrages, privilégie la lenteur, sème des indices sans en avoir l’air. Midsommar sorti en plein été confirme que nous avons affaire à un vrai cinéaste, à un styliste aux obsessions affirmées.

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  • Give me liberty (Kirill Mikhanovsky)

    C’est à Milwaukee Wisconsin que le réalisateur Kirill Mikhanovsky né à Moscou a étudié la linguistique et l’anthropologie. Cette ville des grands lacs qui donne son décor à Give me liberty est certainement un choix autobiographique fort. Non seulement à l’écran elle a l’air aussi glacial qu’une ville russe mais elle sert de cadre fictif à une communauté d’immigrés venant de chez Vladimir Poutine.

    De famille russe, Vic (Chris Galust) est un ambulancier transportant quotidiennement des handicapés dans son van. Harcelé par son employeur, devant s’occuper d’un grand-père qui ne tourne pas rond, Vic fonce toute la journée tout en rendant des services. Tandis que des manifestations anti-police grondent dans le ghetto noir, il doit conduire Tracy (Lauren Lolo Spencer) à son travail tout en déposant au cimetière les vieux amis de la défunte Lylia.

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