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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 39

  • Wake in fright de Ted Kotcheff

    Ted Kotcheff ? Le gars qui a réalisé Rambo first blood ? Quand sort Wake in fright (titre français : Réveil dans la terreur) en Australie en 1971, le réalisateur canadien a déjà plus de 10 ans de réalisation TV et cinéma derrière lui. Ce n’est pas un débutant, on le voit au registre percutant de ce film, marqué par un style très Nouvel Hollywood. On regarde attentivement sa filmographie sur IMDB et on voit des choses intéressantes, dont on a entendu parler : l’Apprentissage de Dudy Kravitz (1974), Fun with Dick and Jane (1977) dont un remake sera fait avec Jim Carrey. Une carrière bien remplie donc jusqu’à Rambo, plutôt meilleure avant qu’après Sylvester Stallone. Wake in fright est sorti en réédition DVD en juillet 2015 et j’avais repéré les nombreux éloges sur ce film, décrit par certains critiques comme une révélation.

    Je me méfie toujours des soi-disant chefs-d’œuvre perdus et autres films cultes mais là, quelle découverte que ce film ! Par un lent travelling panoramique, il nous dépose dans l’outback australien, zone aride qui couvre plus des deux-tiers du pays. Région hostile dont les couleurs orangées et ocre sont magnifiées par la photographie du film. Tiboonda : village perdu dans lequel enseigne un jeune instituteur, John Grant (Gary Bond). C’est Noël et il va prendre le train puis l’avion pour Sydney où l’attend sa fiancée. Il rejoint la ville minière de Bundanyabba, y passe la nuit en attendant son avion du lendemain. Mais tout se dérègle et il  perd tout son argent au jeu. Il n’arrive plus à quitter « Yabba » et ses habitants. L’intellectuel coincé dans l’arrière-pays australien est frappé d’un sortilège qui le bloque au pays des ploucs alcoolisés !

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  • Ma vidéothèque idéale : il grido de Michelangelo Antonioni

    Venant après le très beau et triste Le amiche (1955), il grido – le cri en italien – précède la période plus « radicale » de Michelangelo Antonioni, celle de l’Avventura (1960) à partir de laquelle ses scénarios seront plus nébuleux, moins linéaires. Le cri est donc, si on peut dire, le dernier film « classique » du maître italien. Le sujet est comme souvent avec lui d’un profond pessimisme : Irma (Alida Valli) apprend que son mari, immigré depuis plusieurs années en Australie, est mort. Cet événement, au lieu de sceller sa liaison avec un ouvrier, Aldo (Steve Cochran) dont elle a eu une fille, accélère leur séparation. Elle avoue à Aldo qu’elle fréquente un autre homme. Aldo, désemparé, emmène sa fille Rosina avec lui et dérive lentement, de lieu en lieu, de femme en femme, sans espoir.

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  • Grave (Julia Ducournau)

    Justine (Garance Marillier) a été élevée par ses parents, vétérinaires et végétariens, dans l’horreur de la viande. Elle intègre une école de vétérinaire où elle retrouve sa sœur Alexia (Ella Rumpf) et sympathise avec Adrien, un garçon de milieu modeste (Rabah Nait Ouffella). Elle est plongée dans la période du bizutage, faite de rites bestiaux (manger des abats d’animal mort) et de libération sexuelle. La séquence de la première soirée d’école dévoile le programme du film : le corps gracile de Justine, assourdi par la musique, bousculé par les danseurs, est projeté dans un monde chaotique de désirs.

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  • The lost city of Z (James Gray)

    Décidément, je m’attendais à beaucoup mieux concernant The lost city of Z. James Gray a beau être un admirateur de Coppola, il n’arrive pas à insuffler la même puissance romanesque dans son cinéma. A part Two lovers que j’avais placé très haut – Joaquin Phoenix y est excellent – je continue à voir en James Gray un bon réalisateur mais possédant un talent de réalisation moindre que ses maîtres. The yards ou We own the night, c’était pas mal mais c’était comme du Sydney Lumet… en moins bien.

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  • Le secret de la chambre noire (Kiyoshi Kurosawa)

    Avec Le secret de la chambre noire, Kiyoshi Kurosawa agrippe le cinéma français, ses décors, ses acteurs pour un film imparfait mais rempli de moments géniaux. Le réalisateur de Tokyo Sonata et Shokuzai (quelles claques !) aime à faire surgir le fantastique dans un environnement réaliste. Première image : le toit et les fils électriques d’un train. Mouvement de caméra : des voitures de RER qui nous amènent en lointaine banlieue parisienne. Elles déposent Jean (Tahar Rahim) pour son rendez-vous avec Stéphane Hégray (Olivier Gourmet), artiste réputé pour ses daguerréotypes et ses photographies de mode. Le jeune homme devient l’assistant du photographe et s’attache à sa fille Marie (Constance Rousseau). Hégray est un veuf malheureux hanté par l’image de son épouse suicidée. Sa fille à laquelle il impose de longues séances de pose souhaiterait partir. Bientôt, Jean, jeune homme pauvre, tente de gagner la confiance du père car un promoteur (Malik Zidi) lorgne la propriété de l’artiste.

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  • Jours de France (sortie le 15 mars 2017)

    Une fois Jours de France visionné, on fourmille de questions pour son réalisateur, Jérôme Reybaud. Jours de France comme la revue sur les grands de ce monde qu’on distribuait pour les salles d’attente des dentistes ou des médecins jusqu’à la fin des années 80 ? Cela a comme un air de passé et de province. Pourquoi Jours de France et pas Tour de France ? Le film aurait pu s’appeler comme cela puisqu’on y voit Pierre (Pascal Cervo) quitter Paul (Arthur Igual) pour un voyage en voiture sans but dans notre pays. Il parcourt cet espace si peu caractérisé par le cinéma français : le centre. C’est un polygone aux multiples zones désertes, dont les villes ont pour nom Bourges, Vierzon, Issoudun, etc. Paul part à la recherche de Pierre en utilisant les possibilités GPS de Grindr, application de rencontres gays permettant de repérer des plans drague dans un rayon de quelques kilomètres.

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