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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 40

  • American honey (Andrea Arnold)

    Star (Sasha Lane), 18 ans, rencontre Jake (Shia Labeouf) et quitte sa famille sur un coup de tête. Elle rejoint ainsi un groupe de jeunes vendeurs de magazines parcourant le Midwest (Kansas, Oklahoma, Nebraska). Sous les yeux d’une cheftaine jalouse, Krystal (Ryley Keough), elle apprend à vendre quelque chose d’inutile à des gens qui n’en a pas besoin. C’est un moyen comme un autre de survivre pour des gosses pauvres mais l’ambiance est bonne. Dans le van, on boit, on fume et on déconne. Sur la route, on écoute aussi de la musique, beaucoup et de la bonne. Le film tire son nom d’un titre du groupe de country Lady Antebellum. La chanson a eu du succès aux USA en 2010, suffisamment pour être reprise lors d’une séquence du film emprunte de nostalgie. L’américaine « pure sucre » tel que c’est traduit représente une figure d’innocence à laquelle on se réfère, stable et libre à la fois. Dans ce road trip mettant en scène de jeunes gens pauvres, la musique est primordiale et sonne toujours juste. Que ce soit ce hip hop sudiste (« trap ») qui célèbre le fric et la débrouille ou ce tube de Rihanna qui semble écrit pour Star et Jake (We found love in a hopeless place), les chansons sont en phase avec les valeurs d’une jeunesse nomade et marginalisée, qui prend le plaisir là où elle le peut.

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  • Silence (Scorsese): pesant et aride

    Après la débauche flamboyante du Loup de Wall Street, Silence de Martin Scorsese est un film frustrant pour qui aime le réalisateur. C’est le plus austère et inhibé de sa filmographie, sur un sujet, la foi, qui n’est pas des plus faciles à mettre en image.

    Au 17ème siècle, les chrétiens sont persécutés par les autorités japonaises. On supplicie des fidèles et leurs prêtres missionnaires pour qu’ils abjurent leur foi. Le père Ferreira (Liam Neeson), soumis à cette inquisition, ne donne plus de nouvelles au point d’être suspecté d’avoir renoncé. Les pères Garupe (Adam Driver) et Rodrigues (Andrew Garfield), anciens élèves de Ferreira, décident de partir au Japon, poursuivre le travail de mission et retrouver leur maître. Arrivés sur l’archipel, en pleine persécution, ils endurent à leur tour la traque des autorités et les épreuves pour ne pas renoncer à leur foi.

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  • La la Land (Chazelle): belle carte de visite

    La la Land de Damien Chazelle fait l’objet d’une campagne de marketing rarement vue depuis des mois. Par affiches interposées, nominations pléthoriques aux oscars, critiques presse élogieuses, ce film nous est vendu comme un événement majeur du septième art. Je vois dans ce déluge promotionnel le même phénomène que pour the Artist en 2011. Alors que le film de Michel Hazanavicius était un hommage appuyé à la grande époque du muet, celui-ci célèbre un autre passé prestigieux, celui du technicolor. Il cite Minelli (Un américain à Paris), Stanley Donen (Chantons sous la pluie) et Nicholas Ray (La fureur de vivre). Et quand un réalisateur, sans doute malin, rend hommage au passé glorieux d’Hollywood, Hollywood aime beaucoup !

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  • Le roi de coeur de Philippe de Broca

    A sa sortie en 1966, Le roi de cœur de Philippe de Broca, a pâti d’une mauvaise promotion et a raté le succès en France. La veuve du réalisateur en témoigne dans les suppléments de la version DVD restaurée en 4K qui sort ce 24 janvier. L’étonnant de l’affaire est que ce film coproduit par les américains de la United artists est rapidement devenu culte aux Etats-Unis. Alors qu’en France on ne jure, à juste titre que par L’homme de Rio ou Les tribulations d’un chinois en Chine, jetons un œil circonspect à cet objet « culte » qui aurait été maltraité par la critique de l’époque. Faut-il le réhabiliter ou du moins lui accorder la place qu’il mérite dans la belle filmographie de M. de Broca ?

    La réponse est positive. Fantaisiste, gracieux, charmant, tel est ce roi de cœur construit sur un scénario et un registre si originaux qu’ils auraient pu mener à un ratage complet. Guerre 14-18 dans la petite ville nordiste de Marville. Les allemands en retraite laissent de quoi faire tout sauter en attendant l’arrivée des troupes anglaises. Prévenus par un résistant, les britanniques envoient le soldat Plumpick (Alan Bates) désamorcer les bombes. Le gentil troufion se retrouve dans l’asile d’aliénés, dont les pensionnaires le désignent comme le roi de cœur. La ville ayant été abandonnée par sa population, les (doux) dingues l’envahissent… Un monde marqué par le plaisir et la farce se recrée. La fantaisie s’invite et phagocyte le film de guerre, qui n’en est plus un.

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  • Mon amie Victoria (2014) de Jean-Paul Civeyrac

    Mon amie Victoria (2014) de Jean-Paul Civeyrac est une adaptation d’un roman court de Doris Lessing, Victoria et les Staveney. Ce film qui a reçu un accueil public mitigé, injuste selon moi, débute quand Victoria, fillette noire de 9 ans vivant chez sa tante, est accueillie par les Savinet, famille privilégiée habitant près du square des Batignolles. De cette simple soirée où elle s’endort sur l’épaule d’Edouard, leur fils ainé, elle garde une forte impression et une attirance muette pour ces gens qui l’ont hébergée avec gentillesse. Son lien avec les Savinet se renouera à sa rencontre et à sa brève liaison dix ans plus tard avec Thomas (Pierre Andrau), leur fils cadet. Sans le dire à Thomas, elle aura avec lui une fille métisse, Marie, qu’elle leur présentera sept ans après, non sans provoquer certains états d’âme.

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  • 2016, très belle année de cinéma

    2016 : année de cinéma aussi passionnante que l’actualité aura été dégueulasse. 2016 a été une année idéale pour se réfugier dans les salles obscures même si beaucoup de films ont fait écho aux horreurs du monde. Je me souviens de Moi, Daniel Blake (Loach) aussi bien pour sa fin triste que pour les minutes qui ont suivi ma sortie du cinéma. Je marchai avenue de Flandres (Paris 19) où s’entassaient sur plus d’une centaine de mètres les tentes de migrants. La désolation du film se prolongeait dans la rue, bien plus intensément.

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