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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 42

  • Nocturama (Bonello): théorique et virtuose

    Tout faire péter, qui n’en a pas rêvé ? Asséner un bon gros coup de pied aux institutions, aux entreprises et aux adultes, choses insupportables quand on est jeune, c’est le rêve de beaucoup. Qu’on soit « jeune de banlieue » ou étudiant à Sciences po, qu’on étudie ou qu’on soit en galère, le fantasme d’une grande explosion de violence est présent dans la jeunesse. On ne peut pas enlever cela au film de Bonello, ses personnages de terroristes parisiens sont mus par une envie vraisemblable et le réalisateur a su donner du souffle à leur mouvement. L’organisation et la convergence vers le centre de Paris sont brillamment mises en scène dans la première heure du film. Minutage, trajets en métro, zoom sur carte RATP, montage synchronisé des actions, flash-backs concis sur la formation du groupe impriment au film une belle tension. Le spectateur attend les « événements » avec appréhension. D’un point de vue formel, Nocturama est assez virtuose pour nous faire avaler quelques situations irréalistes - placer une bombe ni vu ni connu au Ministère de l’intérieur, sérieusement ? A quelques flottements près dans sa deuxième moitié il tient en haleine le spectateur jusqu’au bout.

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  • Toni Erdmann (Maren Ade): chercher le bonheur

    Enseignant la musique aux enfants, Winfried Conradi (Peter Simonischek) est un doux farceur et un original. Lorsque son chien Willi meurt, il décide de visiter sa fille Ines (Sandra Huller) avec qui les relations sont distantes. Ines est une consultante ambitieuse, travaillant d’arrache-pied pour une firme pétrolière en Roumanie. Le père est dépeint comme un être espiègle, féru de déguisements et de farces et attrapes. Le ressort dramatique du film de Maren Ade tient à l’opposition existentielle entre lui, amoureux de la vie, et sa fille, sacrifiant délibérément son bonheur à sa réussite. Le ressort comique qui y est entremêlé tient à l’interférence volontaire et burlesque de Winfried dans la vie d’Ines. Il y incarne un personnage factice, Toni Erdmann, soit disant coach / consultant, qui par ses interventions accidentelles, révèle l’absurdité de la vie d’Ines et de ses congénères. Absurdité des comportements d’une "élite" capitaliste, nourrie d’intérêts prédateurs.

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  • Step brothers (2008), hommage à Will Ferrell

    Je prends le prétexte de la revue récente et toujours aussi drôle de Step brothers d’Adam McKay (2008) pour rendre un hommage à Will Ferrell, acteur comique star aux Etats-Unis mais relativement méconnu en France. Les sorties françaises de ses films ne soulèvent pas les foules. Peu de promotion, titres mauvais, cela n’aide pas beaucoup. Step brothers ou Frangins malgré eux : 25000 entrées en France lors de sa sortie. Surtout, ne pas s’y fier.

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  • Mystères de Lisbonne, blockbuster balzacien qui a plus de dimensions que la 3D

    On s’installe par temps de sieste devant le DVD de Mystères de Lisbonne comme devant ces gros folios de Balzac, Illusions perdues ou Splendeurs et misère des courtisanes, qu’on lisait avec avidité pendant des après-midi d’été étouffants. Les 266 minutes du film de Raoul Ruiz, sorti en 2010, sont un bonheur de cinéphile mais aussi de lecteur tant les passerelles avec la littérature du 19ème siècle sont tangibles. L’œuvre est une adaptation de l’écrivain portugais Camilo Castelo Branco (1826-1890), que je ne connais pas, mais dont on devine le style foisonnant et le goût prononcé pour les destinées tragiques. L’abondance des personnages et des intrigues enchâssées rappellent la Comédie humaine de Balzac et les imposants romans de Dumas.

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  • The neon demon: fascination narcotique

    Travellings lents, musique obsédante, froideur robotique des acteurs, lumière de néon, rythme narcotique. Ai-je vu une publicité de deux heures pour Poison d’Yves Saint Laurent ou un remake languissant du clip Paparazzi de Lady Gaga ? The Neon demon a au choix un fort pouvoir de fascination ou d’endormissement. Peut-être était-ce l’objectif. Voisin de l’univers morbide de Bret Easton Ellis, ce film m’a transformé en un de ces personnages de Glamorama perpétuellement défoncé au xanax ou au zoloft. J’ai donc lutté de toutes mes forces pour ne pas sombrer dans l’indifférence et le sommeil.

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  • United red army (2007)

    Koji Wakamatsu, décédé en 2012, était réputé pour ses films érotiques et ses brûlots politiques. Ayant débuté sa carrière en 1959, il fut proche de l’extrême gauche japonaise, très active dans les années 60 et il en connut de nombreux acteurs. United red army, sorti en 2007, évoque l’épisode particulièrement tragique de la formation et de la destruction de l’Armée rouge unifiée, groupuscule qui prit les armes contre l’état japonais avant de tomber lors de la prise d’otage du chalet d’Asama en 1972.

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