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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 25

  • Green book (Peter Farrelly)

    Au sortir de la séance, les réactions entendues paraissaient mitigées : « c’est très américain », « c’est en ligne droite et sans surprise », « il y a des passages un peu gros ». En nous projetant dans l’Amérique ségrégationniste de 1962, en nous racontant « une histoire vraie », on tente effectivement de nous édifier avec un récit très positif et optimiste. A cette époque marquée par le racisme, un italo-américain (Viggo Mortensen) et un artiste afro-américain (Mahershala Ali) ont pu nouer une amitié transcendant leurs différences. D’un côté Tony Lip, le beauf italien gras du bide et tchatcheur, de l’autre Don Shirley, pianiste raffiné et surdoué. Le blanc est le chauffeur du noir qui effectue une tournée à risque de concerts, dans le Sud des Etats-Unis.

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  • La mule (Clint Eastwood)

    Les années passent et Clint Eastwood est toujours là. On ne l’avait plus vu incarner un personnage depuis Gran Torino. On se souvient aussi de son discours embarrassant, devant une chaise vide, à la Convention Républicaine de 2012. Soutenant le candidat Mitt Romney, il s’était fourvoyé dans une adresse confuse à Obama. Certains avaient pensé alors que la vieillesse de Clint était un naufrage. Sa filmographie récente jusqu’à son dernier, La mule, montre que l’âge n’est pas un problème pour lui. Certes ce film n’est pas un sommet comme ont pu l’être Million Dollar baby ou L’échange mais un bon divertissement dans lequel le vénérable a encore des choses à dire.

    Le parcours d’Earl Stone est tiré de l’histoire vraie de Leo Sharp. Cet ancien horticulteur, vétéran de la guerre de Corée, est devenu convoyeur de drogue pour un cartel mexicain. Ce point de départ original donne lieu à un suspense honnête dans lequel Bradley Cooper et Lawrence Fishburne assurent sobrement des rôles de flics. La forme est de plus lumineuse et classique, comme souvent chez Eastwood. Mais c’est avant tout le portrait très ambigu d’un vieil homme, d’un américain de cette génération, qui est intéressant. A 88 ans, la star a sans doute trouvé dans cette histoire l’occasion de faire en filigrane le bilan de sa propre vie.

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  • Guy (Alex Lutz)

    Guy ne pouvait que me rebuter.  C’est le projet cinématographique d’un comique, certes talentueux, mais dont on pouvait craindre qu’il serve à accélérer une carrière et une présence médiatique. De plus, c’est le portrait fictif d’un chanteur ringard, croisement entre Herbert Léonard, Dave et Gérard Lenorman. Lutz aborde donc un genre prêtant à la caricature facile, à toutes les moqueries pour le fan de Bowie / Iggy Pop que je suis. Mais ce projet se révèle d’une sincérité et d’une justesse cinématographique qui en font un des bons films français de l’année 2018.

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  • Asako 1 & 2 (Ryusuke Hamaguchi)

    Pour certains, Asako 1 & 2 ne sera qu’une bluette transformée en film d’auteur par la magie de quelques références cinéphiles. Le Monde n’hésite pas à qualifier le film de chef-d’œuvre et à le placer dans la lignée de Vertigo ou de L’avventura parce qu’il joue des figures du dédoublement et de la disparition d’un personnage. Oui c’est bien une bluette en apparence et ça porte les signes du film à l’eau de rose mais c’est tout simplement délicieux !

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  • 2018: très belle année de cinéma

    2018 a été une année de cinéma riche et diverse. Il est difficile de classer par ordre des films qui ont généré des plaisirs très différents. Plaisir visuel. Plaisir du récit. Plaisir de sentir un film pertinent, sincère, en phase avec l’actualité. Plaisir régressif aussi.

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  • Leto (Kirill Serebrennikov)

    On entre dans le club par un escalier de fer, perché au-dessus d’une cour de briques sinistre et déserte. On se faufile par une fenêtre des toilettes, on évite les gardiens et puis on rejoint les coulisses et la scène dans un plan-séquence de toute beauté. Les décibels fusent, un groupe chante l’ennui et la frustration de la jeunesse. L’histoire du rock a souvent pris ce type de chemin. Les futurs punks, les Clash, Pistols ou Damned passant par derrière pour assister au premier concert des Ramones au Roundhouse de Londres en 1976. L’histoire se répète à Leningrad en 1980, derrière le Rideau de fer donc. Les jeunes gens ont droit d’écouter mais sagement assis et la direction du club fait en sorte que les paroles ne heurtent pas la bonne morale socialiste. La jeunesse a envie de bouger mais on la canalise, on l’empêche, on la réprime.

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