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Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 25

  • Une prière avant l’aube (Jean-Stéphane Sauvaire)

    Billy Moore (Joe Cole), jeune boxeur anglais, se fait arrêter en Thaïlande pour détention de drogue. Il découvre la prison et sa violence, étape sur le chemin d’une rédemption personnelle. La trame narrative est très classique et l’intérêt du film réside dans sa plongée « physique » dans un monde carcéral vécu comme un enfer par le jeune héros.

    Il nous sera dit le strict minimum, presque rien sur le passé et la vie personnelle de ce jeune anglais. Les premières minutes sont sans dialogue signifiant. Le film de Jean-Stéphane Sauvaire, réalisateur de Johnny Mad dog (2008), nous plonge dans les sensations d’un personnage en manque visible de drogue et d’adrénaline sportive. La caméra portée, les gros plans sur sa peau nous font partager sa tension, sa violence intérieure confrontée à celle de l’extérieur. La bande-son, les bruits et la musique en nappes sonores l’enveloppent comme s’il était happé dans un pandémonium. Le spectateur partage le désarroi du jeune homme qui ne comprend pas les paroles de ses congénères. A quelques exceptions, les paroles des prisonniers ne sont pas traduites. L’enjeu est très simple pour Billy : survivre.

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  • En liberté ! (Pierre Salvadori)

    On en finit plus de dire du mal des comédies françaises et ceci à juste titre. Poussives, bâclées, mal écrites, pas drôles voire carrément indigentes, de nombreuses horreurs sont produites chaque année et font tout de même le plein de spectateurs. Le genre est à la fois florissant commercialement (Alad’2, Taxi 5, Pattaya) et désastreux d’un point artistique. Ce qu’il y a de moins nul tient de la recette (bons mots, bons comédiens) comme la série La Vérité si je mens ou d’une certaine habileté narrative comme les films de Nakache et Toledano (Le sens de la fête : pas mal).

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  • Hérédité (Ari Aster)

    Si on mesure la qualité d’un film d’horreur à la trouille qu’il procure alors Hérédité, premier film de l’américain Ari Aster, n’est pas une grande réussite – on ne sursaute pas beaucoup. En revanche, si on mesure cette qualité au sentiment d’étrangeté, à l’impression d’avoir regardé quelque chose de malsain et d’insolite, Hérédité est louable. A côté du surfait Sans un bruit sorti en même temps, on peut estimer qu’il comptera dans le cinéma d’horreur contemporain. Il débute comme drame familial, lorsque les Graham enterrent Ellen leur grand-mère. On découvre que celle-ci était une femme bizarre, ayant tenu à distance sa fille Annie (Toni Colette) mais s’étant rapproché de sa petite fille Charlie (Milly Shapiro) qui la regrette. Les Graham pourraient faire leur deuil mais ils semblent ne pas en avoir fini avec le fantôme d’Ellen et cette hérédité malsaine qui les poursuit.

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  • First man (Damien Chazelle)

    Le cinéma de Damien Chazelle, cela se confirme film après film, est animé de sentiments amers. Pas de réussite sans souffrance, pas d’atteinte du but qu’on se donne sans sacrifice du bonheur. Qu’est-ce que Whiplash sinon l’apprentissage artistique vécu comme une compétition virile cruelle ? Qu’est-ce que le survendu La La Land (titre trompeur) si ce n’est le constat que l’amour à Hollywood ne résiste pas aux choix de carrière ? First man qui décrit l’épopée héroïque du premier homme sur la Lune, est d’une tristesse inattendue. Situé dans les années 60, le film raconte comment Neil Armstrong (Ryan Gosling) prépare la conquête spatiale tout en vivant le deuil de sa fille Karen. Alors que le film devait être un hymne positif à la volonté et au dépassement, il jette un voile gris sur une aventure humaine qui n’en demeure pas moins admirable.

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  • Ciné-club : Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman)

    Ingmar Bergman est à l’honneur de la Cinémathèque Française jusqu’au 11 novembre 2018. J’ai dit tout le bien que je pensais de Monika dont je ne me suis toujours pas remis mais disons-le, le cinéma du maître suédois reste une découverte pour moi. N’en connaissant que quelques œuvres, je l’appréhende avec des yeux assez novices. Avis personnel : le cinéphile de 20 ans que je ne suis plus depuis longtemps n’avait pas la maturité pour apprécier le genre du drame intime dans lequel Bergman a excellé. Prenons Scènes de la vie conjugale : ce sont six épisodes TV tournés en 1973 pour la télévision suédoise, au format carré, saisissant la désagrégation progressive d’un couple de la bourgeoisie suédoise. La série se compose principalement de scènes d’intérieur, dans des décors austères laissés au dialogue de Johan (Erland Josephson) et Marianne (Liv Ullman), dont on ne sait plus s’ils s’aiment ou se détestent.

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  • Mademoiselle de Joncquières (Emmanuel Mouret)

    La filmographie d’Emmanuel Mouret ne m’a pas marqué jusqu’à présent. Avant Caprice (2015) qui n’a laissé aucun souvenir, j’en ai vu plusieurs mais lesquels ? Cela tenait peut-être au fait que l’acteur Mouret, jouant dans beaucoup de ses films, ne m’a jamais captivé. Mademoiselle de Joncquières arrive donc ici comme une heureuse surprise. Cette histoire de la vengeance d’une marquise, inspirée d’un épisode de Jacques le Fataliste de Denis Diderot, est un délice de cinéma classique.

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