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rodrigo sorogoyen

  • As bestas (Rodrigo Sorogoyen)

    Vu en salle au milieu de l’été, ce drame âpre reste en mémoire. Il est avec La nuit du 12 l’un des plus beaux prétextes à retourner au cinéma cette année. Avant d’y aller sur la foi d’excellentes critiques et d’une bande-annonce très sombre, le film m’interrogeait sur son identité et son degré de violence : un drame familial ? Un film social ? Un thriller rural ? Et puis les premières images évoquent une terre peu montrée sur grand écran : la Galice, région rurale à la pointe nord-ouest de l’Espagne. Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Menochet) s’y sont installés comme néo-campagnards, attirés par la beauté de ces paysages boisés et vallonnés. Leur fille restée en France, le scénario nous laisse deviner qu’ils avaient de bons métiers, des amis mais que le charme d’une vie plus proche de la nature, à cultiver bio, à restaurer des masures, les a convaincus de s’installer.

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  • El reino (Rodrigo Sorogoyen)

    Ce qu’il y a de commun à beaucoup de films sur la corruption, c’est que plus ils avancent, plus l’étendue de celle-ci se dévoile et plus la quête du présumé héros devient une lutte pour sa propre survie. Au cinéma le « système » a toujours un temps d’avance sur les individus, qu’ils soient eux-mêmes bons ou méchants. Dans Point blank de John Boorman (1967), un tueur à gages interprété par Lee Marvin gravit les échelons d’une société criminelle pour récupérer son argent. Plus il monte, moins il y voit clair. Dans l’excellent Mort d’un pourri de Lautner (1977), le héros joué par Alain Delon cherche les responsables du meurtre de son ami député. Au bout d’une intrigue très sombre et mouvementée se révèle un système de corruption tenant la France giscardienne dans ses mailles d’intérêts. Aucune chance d’y mettre fin : le pur a beau connaître la vérité, il n’a pas le pouvoir d’arrêter la pourriture.

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  • Que dios nos perdone (Sorogoyen)

    Tout comme La colère d’un homme patient (Raul Arevalo) plus tôt dans l’année, Que dios nos perdone de Rodrigo Sorogoyen est un film de genre sans grande originalité. Le premier est un film de vengeance, celui-ci est un thriller où deux flics poursuivent un serial killer. Mais ces deux productions espagnoles ont pour elles l’efficacité dramatique et un ancrage naturaliste bien construit dans l’Espagne contemporaine. On pourra donc les revoir en VOD avec d’autant plus de plaisir qu’elles partagent en Antonio de la Torre un très bon acteur.

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