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denis ménochet

  • As bestas (Rodrigo Sorogoyen)

    Vu en salle au milieu de l’été, ce drame âpre reste en mémoire. Il est avec La nuit du 12 l’un des plus beaux prétextes à retourner au cinéma cette année. Avant d’y aller sur la foi d’excellentes critiques et d’une bande-annonce très sombre, le film m’interrogeait sur son identité et son degré de violence : un drame familial ? Un film social ? Un thriller rural ? Et puis les premières images évoquent une terre peu montrée sur grand écran : la Galice, région rurale à la pointe nord-ouest de l’Espagne. Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Menochet) s’y sont installés comme néo-campagnards, attirés par la beauté de ces paysages boisés et vallonnés. Leur fille restée en France, le scénario nous laisse deviner qu’ils avaient de bons métiers, des amis mais que le charme d’une vie plus proche de la nature, à cultiver bio, à restaurer des masures, les a convaincus de s’installer.

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  • Grâce à Dieu (François Ozon)

    Qui a reçu un semblant d’éducation chrétienne y reconnaîtra l’importance de la parole, du verbe. L’évangile selon Jean commence par le célèbre : « Au commencement était le verbe », proclamation de la parole divine comme préalable à la création du monde. Les chrétiens, par définition ceux qui ont reçu en témoignage l’existence de Dieu, sont appelés à annoncer la bonne nouvelle, à transmettre la parole divine. L’église catholique revendique cette mission auprès des hommes. Être chrétien et faire partie de l’Eglise, c’est donc passer une forme de pacte de confiance avec le clergé, recevoir la parole, la laisser guider sa conscience, accepter la confession etc. Quand une association appelée « La parole libérée » poursuit le diocèse de Lyon et un de ses représentants, le père Preynat, coupable de pédophilie, c’est que la parole divine, censée être une parole d’amour a été gravement trahie. Le dernier film de François Ozon, on le sait, repose sur des faits avérés. Le père Preynat, le Cardinal Barbarin ainsi que la psychologue de l’Eglise, Régine Maire, sont nommés, alors que les noms de famille des victimes ont été modifiés.

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  • Jusqu’à la garde (Xavier Legrand)

    Ce film, projetez-le dans les écoles, les collèges, les lycées, les facultés. Organisez des débats citoyens après. Pour ce qui est de la TV, il passera sur France 2 dans un an et pourquoi ne pas l’encadrer d’un Thema sur Arte consacré aux violences conjugales ? Ce n’est pas ironique : Jusqu’à la garde est un film instructif, au sujet peu traité par le cinéma. Je me suis creusé la cervelle pour retrouver un film qui en parle et le seul qui me soit venu est… la Couleur pourpre de Spielberg, qui date de 1985 ! Ce film m’avait marqué parce qu’en plus de subir la ségrégation raciale, le personnage incarné par Whoopi Goldberg en prenait plein la gueule par son mari. Sa vie était une litanie de souffrances et l’ami Spielberg n’avait pas lésiné sur le mélodrame. Mais cette violence-ci n’était pas centrale et s’inscrivait dans un contexte plus large d’oppression. Jusqu’à la garde est en quelque sorte une première.

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