Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

denis podalydès

  • Making-of (Cédric Kahn)

    C’est la bande-annonce qui m’a donné envie de voir Making-of. Après le peu aimable (pour moi) Procès Goldman, que Cédric Khan puisse faire une comédie sur un tournage qui tourne à la catastrophe, l’idée m’enthousiasmait. Encore un film sur le cinéma et une nouvelle vision de ce métier. Des Ensorcelés de Minelli jusqu’au film de Truffaut, du Redoutable (Godard par Hazanavicius) jusqu’à Il était une fois à Hollywood de Tarantino, je suis rarement déçu et me déclare bon public du genre. Voir la critique récente du Livre des solutions de Gondry, souvent vilipendé mais qui m’a amusé malgré ses défauts. Attention toutefois, même s’il est assez drôle et que Jonathan Cohen en est un des premiers rôles, Making-of n’est pas complètement une comédie. C’est une œuvre critique, qui étale sans complaisance les contradictions du milieu du cinéma.

    Lire la suite

  • Tromperie (Arnaud Desplechin)

    Les interviews à propos de Tromperie permettent à Arnaud Desplechin d’avouer sa dette envers l’écrivain américain Philip Roth. L’œuvre de Roth, que je connais très partiellement (Portnoy et son complexe, grand souvenir de lecture), est constituée d’une quarantaine de romans dans lesquels il excelle à brouiller les frontières entre réel et fiction. Desplechin l’avoue, il voulait reproduire par sa réalisation cette bascule autofictionnelle entre vie et imaginaire. Il s’est pour cela approprié Tromperie, un texte très fragmentaire publié en 1990 et composé uniquement de dialogues entre Philip, écrivain américain installé à Londres et plusieurs femmes dont sa maîtresse et son épouse. Ce serait à travers ce roman en forme d’essai que Desplechin aurait trouvé l’inspiration de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle).

    Lire la suite

  • En corps (Cédric Klapisch)

    Elise Gautier (Marion Barbeau) est danseuse étoile et amoureuse. Un soir de ballet, son interprétation de la Bayadère est gâchée par une blessure. C’est une fragilité persistante qui a peut-être à voir avec une blessure de cœur. S’ouvre une période d’incertitude pour la jeune femme qui ne sait si elle pourra continuer la danse classique. Comment va-t-elle se reconstruire ? Son corps va-t-il lui permettre à nouveau de satisfaire sa passion ? En corps est une histoire de résilience physique et psychologique racontée sur un mode positif. Ça ne peut qu’aller mieux se dit-on en suivant une intrigue absolument dépourvue d’affects et de personnages négatifs.

    Lire la suite

  • Effacer l’historique (Kervern et Delépine)

    Il suffit de regarder sur YouTube les sketchs de Groland ou bien de se souvenir des films précédents du duo Kervern-Delépine pour percevoir leurs défauts persistants. Les idées ne manquent pas, souvent drôles mais leur travail a toujours un côté branlant et mal abouti. I feel good par exemple, partait d’une très bonne idée : propulser un crétin ultra-libéral (Jean Dujardin) dans un village Emmaüs. Mais le résultat peu probant, se soldait par un récit enfilant sans énergie des séquences inégales. C’était vraiment raté.

    Lire la suite

  • Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré)

    Le dernier film de Christophe Honoré est clairement autobiographique. Le cinéaste partage de nombreux traits avec le personnage d’Arthur, interprété par Vincent Lacoste. Né et grandi en Bretagne, il a étudié à Rennes. Il a perdu son père à l’adolescence. Il est ouvertement homosexuel. Arthur est un double romancé de Christophe dont le regard sur ses années de jeunesse n’est jamais dépréciatif, tant mieux ! Les situations et les nombreux dialogues sont empreints de nostalgie, de douceur et de bonne humeur. Plaire, aimer et courir vite garde un ton léger de comédie, d’autant plus paradoxal qu'il est hanté par le SIDA.

    Lire la suite