Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ciné-club ambulant, voyage en cinéphilie - Page 26

  • Les frères Sisters (Jacques Audiard)

    « Je n’ai pas un amour profond du western… ». Je retiens à desseins cet extrait d’interview de Jacques Audiard sur France 24 à propos de son dernier film parce que là, franchement, ça se voit ! Quand on apprend en plus que c’est une commande, initiée par John C. Reilly qui l’a demandé personnellement au réalisateur de Dheepan, on n’est plus très étonné du résultat pour le moins mitigé. La presse française est aux anges, limite délirante comme si Audiard avait réalisé Impitoyable (western qui a relancé Eastwood). Il faut dire que c’est la super tête de gondole de notre cinéma national, capable d’associer l’intimisme qui nous est cher avec le romanesque du cinéma de genre. Un prophète en a été l’exemple le plus réussi alors que De rouille et d’os, souvent grotesque, en est la caricature.

    Lire la suite

  • Shéhérazade (Jean-Bernard Marlin)

    La tradition naturaliste héritée de Zola a marqué le cinéma français depuis Renoir (Toni, La bête humaine bien sûr). Un courant minoritaire mais bien vivant nous emmène dans les milieux les plus pauvres de la société française. On parle surtout de précaires (Je ne suis pas un salaud de Finkiel ou Une vie meilleure de Cédric Kahn), parfois d’ouvriers (En guerre de Stéphane Brizé), plus rarement d’individus marginalisés que la société peine à sauver (La tête haute d’Emmanuelle Bercot). Shéhérazade a pour héros un jeune voyou et une prostituée, catégorie de personnage sans réelle famille, vivant dans la rue ou les foyers pour jeunes délinquants.

    Lire la suite

  • Ma vidéothèque idéale : Raging Bull (Martin Scorsese)

    Martin Scorsese ne voulait pas le réaliser malgré l’insistance de Robert de Niro. L’acteur de Taxi driver avait aimé la biographie du boxeur Jack LaMotta et comptait sur Scorsese pour en tourner l’adaptation. On sait que la vie personnelle du réalisateur était très chaotique à la fin des années 70 (drogue, dépression, maladie) et que l’insuccès de New York New York (1977) aggrava son état. Le scénario de Raging Bull connut plusieurs remaniements, notamment par Paul Schrader, déjà scénariste de Taxi driver, qui ajouta des éléments plus crus au personnage principal. Celui qui est aujourd’hui un réalisateur prestigieux et un grand passeur du patrimoine cinématographique, ressemblait à une rock-star déchue, minée par ses angoisses. Scorsese s’épuisa dans la réalisation de Raging Bull, n’en fut pas récompensé (bide au box-office américain) mais le film ne reflète aucunement les déraillements de son créateur. Le regarder aujourd’hui est un immense plaisir. Il y eut plus tard Les affranchis ou Casino mais celui-là, quel chef-d’œuvre !

    Lire la suite

  • Burning (Lee Chang-Dong)

    « Notre palme » proclame Télérama à propos de Burning, dénonçant ainsi le niveau consensuel et sans doute un peu faible de la compétition cannoise en 2018. En un autre temps, il est probable que ce film coréen exigeant aurait remporté la récompense car il « coche » toutes les cases du film d’auteur. Il avance à un rythme lent sur une durée de 2H28. Il ne se résume pas un genre clairement défini (thriller, drame, comédie) mais en combine plusieurs. Lui-même adaptation d’une nouvelle d'Haruki Murakami, il exhibe des références littéraires (Faulkner, Fitzgerald) ainsi que cinématographiques prestigieuses (Antonioni, Hitchcock). Il résulte un film étrange, souvent hermétique, plein de fulgurances poétiques. On pourra toujours reprocher au réalisateur coréen sa sophistication mais pour peu qu’on accepte d’embarquer dans le rythme lent de Burning, on en ressortira réjoui comme ce fut mon cas !

    Lire la suite

  • Blackkkklansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan (Spike Lee)

    Spike Lee a adapté au cinéma l’histoire vraie de Ron Stallworth, officier de police noir ayant infiltré le Ku Klux Klan en vue de combattre ses exactions racistes. L’histoire de Ron (John David Washington) se déroule à la fin des années 70 à Colorado Springs (Colorado). Il séduit au téléphone ses interlocuteurs du Klan, dont leur leader David Duke (Topher Grace) mais ce sera son collègue Flip Zimmerman (Adam Driver), blanc et juif, qui assurera l’infiltration physique de l’ « Organisation », comme ses membres l’appellent.

    Disons-le, cette intrigue est drôle et la première heure du film baigne dans une atmosphère de comédie antithétique du racisme omniprésent. Voir Ron Stallworth débiter au téléphone des horreurs avec les gens du Klan, découvrir à quel point ces types sont bêtes et méchants, notamment Felix (Jasper Paakkonen) et Ivanhoe (Paul Walter Hauser), crée une complicité effective entre le spectateur et les infiltrés. Mais le rythme est assez mou et Spike Lee a du mal à fluidifier l’ensemble d’autant qu’il faut aussi décrire l’autre côté : la frange militante noire, incarnée par la leader étudiante Patrice (Laura Harrier) que Ron tente de séduire.

    Lire la suite

  • Ma vidéothèque idéale : La Party (Blake Edwards)

    C’est en revoyant récemment La Party pour la troisième (quatrième ?) fois que je me rends compte que je connais mal la filmographie de Blake Edwards. Diamants sur canapé avec Audrey Hepburn (bien) et puis Victor Victoria et Opération jupons (bof bof dans mes souvenirs). Il y a cette série des Panthères roses, Boire et déboires, S.O.B, Elle, Le jour du vin et des roses… tant de films que je ne connais pas et qui donnent envie de mieux connaître ce spécialiste de la comédie hollywoodienne. De cette riche filmographie, La Party (1968) est cet incroyable objet comique qui me revient quand il faut citer une comédie, une vraie, qui fait rire.

    L’histoire est connue des cinéphiles. Hrundi V. Bakshi (Peter Sellers) est un comédien indien engagé sur le tournage d’un remake de Gunga Din. Il multiplie les maladresses au point de torpiller la production du film. Le producteur C.S. Divot (Gavin McLeod) contacte le patron des studios, M. Clutterbuck, afin que Bakshi soit radié d’Hollywood. Clutterbuck inscrit sans faire exprès le nom de l’acteur sur une liste d’invités à une réception qu’il donne chez lui. A l’image de ce que Bakshi a causé sur le tournage, il entraînera la fête dans une suite de catastrophes hilarantes.

    Lire la suite