John Huston
La cravate (Mathias Théry, Etienne Chaillou)
Comme spectateur de documentaire au cinéma ou à la TV, on n’échappe plus à certaines formes qui sont devenus les canons du genre. Le documentaire façon Depardon, sans commentaire, parfois face caméra, capte sans arrangement visible la vérité d’un événement ou d’un personnage. A contrario, le documentaire militant, nourri d’archives, d’interviews d’experts, sert un commentaire orienté ou une démonstration politique, comme c’est le cas avec Michael Moore – jusqu’à la manipulation... Tous les soirs, sur la TNT, des reportages « exclusifs » nous livrent un récit de la réalité « comme si vous y étiez », une voix off nous guidant dans le sensationnel, décrivant des « personnages », repères faciles servant les représentations toutes faites du spectateur (l’urgentiste dévoué, le bon flic, le dealer, etc.). La cravate est un documentaire mais prend le contrepied de ces modèles. Son dispositif déroute par son originalité.