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  • 2019: Quentin, Martin, Joaquin... et les autres

    De 2019, je retiens d’abord les paroles de Martin Scorsese sur les franchises Marvel et leurs reboot, sequel et spinoff : "Je ne les regarde pas. J'ai essayé vous savez. Mais ce n'est pas du cinéma. Honnêtement, ils me font penser, aussi bien réalisés qu'ils sont, avec des acteurs faisant du mieux qu'ils peuvent dans ces circonstances, à des parcs d'attractions. Ce n'est pas du cinéma avec des êtres humains cherchant à transmettre des expériences émotionnelles et psychologiques à un autre être humain." Comme le cinéaste, je ne goûte pas ces baudruches pixellisées aux scénarios simplistes et déplore qu’elles aspirent autant de moyens au détriment d’autres œuvres. D’ailleurs, j’aurais préféré voir son Irishman dans une salle et pas dans des conditions déplorables qui m’ont fait rater le coche. J’espère que dans les années 2020, on n’assistera pas à une migration massive de films d’auteur vers des plateformes numériques. Rien ne vaut l’expérience du grand écran pour goûter un film.

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  • Official secrets (Gavin Hood)

    On n’en finit plus de payer les conséquences de la seconde Guerre du Golfe et des erreurs américaines au Moyen-Orient. Si quelques films ont pu témoigner, avec plus ou moins de force, du malaise des militaires en opération (Démineurs de Kathryn Bigelow, Jarhead de Sam Mendes, Green zone de Paul Greengrass, American sniper de Clint Eastwood), ceux traitant des coulisses politiques de cette guerre sont rares. Le cinéma récent a peu traité de la légitimité de cette guerre et des conditions douteuses de son déclenchement. En début d’année, Vice d’Adam McKay a dénoncé en la personne de Dick Cheney le cerveau malhonnête de cet immense gâchis. Le vice-président de Bush junior était le plus grand promoteur du mensonge en politique. Alors que dans Vice le sujet de la manipulation se plaçait sous le registre de la farce féroce, Official secrets de Gavin Hood est un film beaucoup moins fracassant qui met en lumière le rôle des lanceurs d’alerte.

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  • Le lac aux oies sauvages (Diao Yinan)

    Le lac aux oies sauvages est un des nombreux lacs qui bordent la ville chinoise de Wuhan, dans la région centrale du Hubei. C’est un lieu décrit dans le film de Diao Yinan comme une zone de non-droit, où un délinquant en fuite peut se cacher. Au cours d’une rixe avec une bande rivale, Zhou Zenong (Hu Ge), chef d’un gang de voleur de motos a le malheur de tuer un flic. Il passera tout le film à se cacher et à fuir alors qu’une récompense de 300 000 yuans est promise par les autorités. Alors qu’il souhaite que sa femme touche la récompense pour sa capture, c’est Liu Aiai (Gwei Lun Mei), une prostituée qui vient à sa rencontre.

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  • Une vie cachée (Terrence Malick)

    Grâce à Terrence Malick, on découvre ce paysan autrichien du nom de Franz Jägerstätter dont on ignorait la canonisation en 2007 par le pape Benoit XVI. Il avait refusé de porter les armes pour le Reich, il fut jugé puis exécuté par le régime nazi en 1943. Jägerstätter est donc aujourd’hui révéré comme saint et martyr. Saint comme un homme d’une vertu irréprochable, conforme à la religion catholique. Martyr comme une personne ayant refusé d’abjurer sa foi. Le film est fidèle à ces deux définitions et exclut toute forme de distanciation ou de critique. Malick filme son scénario au premier degré et met son talent de formaliste au service d’une vie de saint, avec toute le caractère édifiant - certains diront pesant - que cela peut avoir.

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  • Ma vidéothèque idéale : Harry dans tous ses états (Woody Allen)

    Dans la foulée de Tout le monde dit I love you et de Maudite Aphrodite, très amusants mais sans doute secondaires dans son œuvre, Woody Allen sort Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry) en 1997. Après cette comédie se passent huit ans qui correspondent pour moi à un gros tassement créatif. Avant le sursaut de Match point (2005), je ne m’enthousiasme guère pour Celebrity, Escrocs mais pas trop, La vie et tout le reste, Hollywood ending etc : tous ces films sont de seconde main. Les stars d’Hollywood accourent et servent de béquilles à des scénarios paresseux. Le savoir-faire d’Allen vivote en quelques bonnes répliques et c’est là qu’on se dit qu’il tourne trop.

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  • Skin (Guy Nattiv)

    Pourquoi les distributeurs de Skin, production américaine réalisée par l’israélien Guy Nattiv n’ont pas pris le risque de le faire sortir en salle en France ? Ils ont peut-être estimé que cette histoire véridique de rédemption d’un néo-nazi avait peu de chance d’intéresser le public français. Passer pratiquement 2 heures dans l’Amérique glauque des petites villes abandonnées avec un pauvre connard tatoué et son chien, c’est vrai que ça ne fait pas rêver. On peut toutefois se montrer curieux du destin de Bryon Widner, « skinhead le plus célèbre des Etats-Unis » (lu dans un article en ligne) et de l’interprétation qu’en fait Jamie Bell, l’acteur de Billy Elliot. Les films les plus réussis peuvent reposer sur ce type d’incarnation sidérante, on l’a vu cette année avec Joaquin Phoenix dans Joker.

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