Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Hérédité (Ari Aster)

    Si on mesure la qualité d’un film d’horreur à la trouille qu’il procure alors Hérédité, premier film de l’américain Ari Aster, n’est pas une grande réussite – on ne sursaute pas beaucoup. En revanche, si on mesure cette qualité au sentiment d’étrangeté, à l’impression d’avoir regardé quelque chose de malsain et d’insolite, Hérédité est louable. A côté du surfait Sans un bruit sorti en même temps, on peut estimer qu’il comptera dans le cinéma d’horreur contemporain. Il débute comme drame familial, lorsque les Graham enterrent Ellen leur grand-mère. On découvre que celle-ci était une femme bizarre, ayant tenu à distance sa fille Annie (Toni Colette) mais s’étant rapproché de sa petite fille Charlie (Milly Shapiro) qui la regrette. Les Graham pourraient faire leur deuil mais ils semblent ne pas en avoir fini avec le fantôme d’Ellen et cette hérédité malsaine qui les poursuit.

    Lire la suite

  • First man (Damien Chazelle)

    Le cinéma de Damien Chazelle, cela se confirme film après film, est animé de sentiments amers. Pas de réussite sans souffrance, pas d’atteinte du but qu’on se donne sans sacrifice du bonheur. Qu’est-ce que Whiplash sinon l’apprentissage artistique vécu comme une compétition virile cruelle ? Qu’est-ce que le survendu La La Land (titre trompeur) si ce n’est le constat que l’amour à Hollywood ne résiste pas aux choix de carrière ? First man qui décrit l’épopée héroïque du premier homme sur la Lune, est d’une tristesse inattendue. Situé dans les années 60, le film raconte comment Neil Armstrong (Ryan Gosling) prépare la conquête spatiale tout en vivant le deuil de sa fille Karen. Alors que le film devait être un hymne positif à la volonté et au dépassement, il jette un voile gris sur une aventure humaine qui n’en demeure pas moins admirable.

    Lire la suite

  • Ciné-club : Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman)

    Ingmar Bergman est à l’honneur de la Cinémathèque Française jusqu’au 11 novembre 2018. J’ai dit tout le bien que je pensais de Monika dont je ne me suis toujours pas remis mais disons-le, le cinéma du maître suédois reste une découverte pour moi. N’en connaissant que quelques œuvres, je l’appréhende avec des yeux assez novices. Avis personnel : le cinéphile de 20 ans que je ne suis plus depuis longtemps n’avait pas la maturité pour apprécier le genre du drame intime dans lequel Bergman a excellé. Prenons Scènes de la vie conjugale : ce sont six épisodes TV tournés en 1973 pour la télévision suédoise, au format carré, saisissant la désagrégation progressive d’un couple de la bourgeoisie suédoise. La série se compose principalement de scènes d’intérieur, dans des décors austères laissés au dialogue de Johan (Erland Josephson) et Marianne (Liv Ullman), dont on ne sait plus s’ils s’aiment ou se détestent.

    Lire la suite

  • Mademoiselle de Joncquières (Emmanuel Mouret)

    La filmographie d’Emmanuel Mouret ne m’a pas marqué jusqu’à présent. Avant Caprice (2015) qui n’a laissé aucun souvenir, j’en ai vu plusieurs mais lesquels ? Cela tenait peut-être au fait que l’acteur Mouret, jouant dans beaucoup de ses films, ne m’a jamais captivé. Mademoiselle de Joncquières arrive donc ici comme une heureuse surprise. Cette histoire de la vengeance d’une marquise, inspirée d’un épisode de Jacques le Fataliste de Denis Diderot, est un délice de cinéma classique.

    Lire la suite