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  • Senses (Ryusuke Hamaguchi)

    Ryusuke Hamaguchi l’a d’abord baptisé Brides, en hommage au Husbands de Cassavetes puis ce film de 5h20 est devenu Happy Hour quand il a été présenté dans divers festivals. Il a été distribué en France sous le titre Senses et en trois films différents, comme une série. Le récit est chapitré en 5 parties correspondant aux cinq sens. Dans l’ordre, cela correspond à Toucher, Ecouter, Voir, Sentir et Goûter. C’est un programme invitant le spectateur à ouvrir ses sens, à saisir les sentiments qui traversent ses personnages au fur et à mesure qu’eux-mêmes se révèlent à soi et aux autres. Exceptionnel par sa longueur, Senses l’est aussi par sa tonalité, sa science de la mise en scène, sa densité. Il fait partie des meilleures expériences de cinéma de l’année 2018 (disons-le : le top du cinéma récent).

    Senses est centré sur quatre femmes trentenaires vivant à Kobe. Elles forment un groupe d’amies suffisamment fidèles pour partager leurs états d’âme et un peu de leur intimité. Akari (Sachie Tanaka), infirmière, revendique une sincérité absolue dans ses relations. Sakurako (Hazuki Kikuchi) est le modèle de la femme au foyer affrontant les frustrations de ce type de vie. Fumi (Maiko Mihara), travaillant dans un centre culturel, semble la plus introvertie du groupe. Jun (Rira Kawamura) est celle qui fait le lien entre toutes, par sa personnalité extravertie. Ce qui va arriver à Jun mènera chacune à l’introspection et à une remise en cause existentielle.

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  • Une prière avant l’aube (Jean-Stéphane Sauvaire)

    Billy Moore (Joe Cole), jeune boxeur anglais, se fait arrêter en Thaïlande pour détention de drogue. Il découvre la prison et sa violence, étape sur le chemin d’une rédemption personnelle. La trame narrative est très classique et l’intérêt du film réside dans sa plongée « physique » dans un monde carcéral vécu comme un enfer par le jeune héros.

    Il nous sera dit le strict minimum, presque rien sur le passé et la vie personnelle de ce jeune anglais. Les premières minutes sont sans dialogue signifiant. Le film de Jean-Stéphane Sauvaire, réalisateur de Johnny Mad dog (2008), nous plonge dans les sensations d’un personnage en manque visible de drogue et d’adrénaline sportive. La caméra portée, les gros plans sur sa peau nous font partager sa tension, sa violence intérieure confrontée à celle de l’extérieur. La bande-son, les bruits et la musique en nappes sonores l’enveloppent comme s’il était happé dans un pandémonium. Le spectateur partage le désarroi du jeune homme qui ne comprend pas les paroles de ses congénères. A quelques exceptions, les paroles des prisonniers ne sont pas traduites. L’enjeu est très simple pour Billy : survivre.

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  • En liberté ! (Pierre Salvadori)

    On en finit plus de dire du mal des comédies françaises et ceci à juste titre. Poussives, bâclées, mal écrites, pas drôles voire carrément indigentes, de nombreuses horreurs sont produites chaque année et font tout de même le plein de spectateurs. Le genre est à la fois florissant commercialement (Alad’2, Taxi 5, Pattaya) et désastreux d’un point artistique. Ce qu’il y a de moins nul tient de la recette (bons mots, bons comédiens) comme la série La Vérité si je mens ou d’une certaine habileté narrative comme les films de Nakache et Toledano (Le sens de la fête : pas mal).

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