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  • Give me liberty (Kirill Mikhanovsky)

    C’est à Milwaukee Wisconsin que le réalisateur Kirill Mikhanovsky né à Moscou a étudié la linguistique et l’anthropologie. Cette ville des grands lacs qui donne son décor à Give me liberty est certainement un choix autobiographique fort. Non seulement à l’écran elle a l’air aussi glacial qu’une ville russe mais elle sert de cadre fictif à une communauté d’immigrés venant de chez Vladimir Poutine.

    De famille russe, Vic (Chris Galust) est un ambulancier transportant quotidiennement des handicapés dans son van. Harcelé par son employeur, devant s’occuper d’un grand-père qui ne tourne pas rond, Vic fonce toute la journée tout en rendant des services. Tandis que des manifestations anti-police grondent dans le ghetto noir, il doit conduire Tracy (Lauren Lolo Spencer) à son travail tout en déposant au cimetière les vieux amis de la défunte Lylia.

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  • Cinéclub : Les proies (Don Siegel)

    C’est un film reconnu dans la carrière de Clint Eastwood. Sa compagnie Malpaso l’a produit en 1971, avec Don Siegel comme réalisateur. On en a entendu parler à nouveau en 2017 quand, pour certains, Sofia Coppola, a eu l’idée malheureuse d’en faire un remake. La fille de Francis Ford s’est attaquée à une œuvre marquante que tout cinéphile un peu curieux peut trouver sans effort en VOD. Ayant vu les deux films, je recommande de les voir ne serait-ce que pour comparer les deux approches d’une même adaptation, étant entendu que la dernière version, celle de Coppola, est plus faible que l’originale. La réalisatrice de Virgin suicides s’est intéressée aux émois, aux rougissements de honte, à la sueur qui se dépose au premier trouble, aux rivalités un peu « chipies » entre jeunes femmes à peine pubères. Elle a fait preuve d’une délicatesse qui confinait parfois au fade. Le film de Siegel est beaucoup cru, gothique (et misogyne ?). Il est produit par une star virile des années 70, Clint, bien plus charismatique que n’a pu l’être Colin Farrell dans le remake. Époque oblige, le désir y est abordé de manière plus frontale et le film comporte son lot d’images choc. Les proies n’est pas si loin dans ses moments de tension des outrances du giallo. Tout en ayant gardé sa vigueur aujourd’hui, c’est un film bien de son époque.

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  • Celle que vous croyez (Safy Nebbou)

    Ce n’est pas un hasard si Claire, l’héroïne de Celle que vous croyez, est professeure de littérature. Il est question ici de transformer une vie insatisfaisante en histoire romanesque, de puiser dans un imaginaire riche, celui de la littérature libertine, du romantisme ou de la poésie, afin de vivre sa vie plus intensément et repousser à plus tard la vieillesse et la mort. On est au départ assez surpris voire horripilé par cette histoire. Juliette Binoche incarne avec une étrange passion adolescente le rôle d’une femme de cinquante ans qui pour garder prise sur son amant Ludo (Guillaume Gouix) décide de se créer un faux profil Facebook pour séduire virtuellement le meilleur ami de celui-ci, Alex (François Civil).

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  • Cinéclub : la viaccia (Mauro Bolognini)

    Il y a actuellement un cycle de cinéma italien sur arte.tv qui permet de redécouvrir quelques classiques comme L’avventura d’Antonioni ou Main basse sur la ville de Rosi. Dans ce choix réjouissant, on peut trouver La viaccia ou Le mauvais chemin (1961), un bijou de mélodrame réalisé par Mauro Bolognini. D’abord assistant-réalisateur pour Luigi Zampa, ce contemporain de Fellini ne vient pas en premier quand il faut citer un maître du cinéma italien. Constellée d’adaptations d’œuvres littéraires (Moravia, Svevo, Stendhal, Dumas fils, Gautier), sa filmographie se distingue par la prépondérance de mélodrames. Avant La viaccia, je n’avais vu que le Bel Antonio avec Marcello Mastroianni, une histoire de mariage non consommé dans la bourgeoisie sicilienne, drame de l’impuissance masculine et scénario de Pierpaolo Pasolini !

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