John Huston
Yannick (Quentin Dupieux)
On peut faire dire beaucoup de choses au cinéma de Quentin Dupieux, notamment politiques mais lui-même s’en défend : « Alors, politiquement, je ne pense rien, déjà. Il y a des artistes qui s’en chargent et qui sont parfaits. Mais, comme tout le monde, je vois les infos, je reçois tous les pépins de l’époque, ils viennent à moi. » (lire son interview sur le site Trois couleurs du réseau MK2) Effectivement, son cinéma absurde résonne de choses contemporaines, c’était très net dans Fumer fait tousser (2022), farce power-rangers habitée par l’angoisse de la fin du monde. Mais dans le temps assez court de ses long-métrages, qui durent rarement plus d’1h10, il n’est jamais question de discourir sérieusement en s’appropriant un sujet de société. Il y a toujours le goût prononcé du concept absurde, irréaliste, que le réalisateur se plaît à dérouler jusqu’au bout et qui l’emporte sur tout le reste. Son cinéma est comme un jeu nouveau proposé à des acteurs consentants, dont les spectateurs découvrent les règles au moment de la projection. Nous spectateurs sommes toujours un peu les cobayes du cinéma de Quentin Dupieux.