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benjamin biolay

  • France (Bruno Dumont)

    Le cinéma de Bruno Dumont produit en moi les mêmes préjugés que celui de Lars Von Trier. A chaque sortie, je suis curieux du sujet, attentif aux critiques mais réticent à aller voir. Ce sont des regards de cinéastes bizarres, déviants, irritants, inconfortables, qui ne me causent pas beaucoup de plaisir. Je n’ai pas vu ses deux Jeanne d’Arc et mon dernier film de lui était Ma loute, comédie plus insolite que réellement drôle. France a été l’occasion de renouer avec le réalisateur, à l’occasion d’un sujet satirique à priori abordable. Il s’agit de faire le portrait d’une journaliste star de chaîne d’information, France De Meurs, interprétée par Léa Seydoux, de porter un regard cruel sur la caste médiatique et de dire quelque chose aussi sur le pays homonyme dont elle est le visage télévisuel.

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  • La douleur (Emmanuel Finkiel)

    La douleur de Marguerite Duras, c’est quelque chose ! Ce livre lu il y a une dizaine d’années est d’une puissance peu commune. C’est un journal, dit-elle. Le récit se déroule à Paris dans les années 1944-1945. La fin du régime de Vichy, la Libération, le retour des prisonniers et déportés. La gestapo a arrêté son mari Robert Antelme en juin 1944. Marguerite fait des démarches à la préfecture pour avoir de ses nouvelles. Rabier, un flic collabo, lui en donne en échange d’on ne sait quoi. Antelme est déporté vers l’Allemagne. Marguerite, qui a une liaison avec Dionys Mascolo, cherche désespérément où. Elle l’attend, jusqu’à la Libération de Paris et son retour des camps. Elle l'aide à reprendre vie, à guérir (ce n'est pas dans le film).

    Elle décrit ce qui passe en elle, la tristesse, la honte, la culpabilité, en même temps que Paris se libère et que l’attente se prolonge. La douleur est un témoignage intime et historique. L’écriture de Duras porte cette douleur tout en maintenant le lecteur dans l’ambiguïté. L’esprit de Marguerite était certes confus mais toute l’époque l’était ! Je me souviens de mon expérience de lecteur surpris par la perméabilité constante entre bien et mal, entre salauds et amis. Après tout, Robert Antelme a été donné par un membre de son réseau de résistance: derrière un visage amical pouvait se cacher un traître…

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