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  • Les colons (Felipe Galvez Haberle)

    On pourrait appeler ce premier film Naissance d’une nation si ce titre légendaire ne renvoyait à l’œuvre raciste de D.W. Griffith. Idéologiquement, ce premier film du chilien Felipe Galvez nous évoque plutôt Les veines ouvertes de l’Amérique latine d’Eduardo Galeano (essai de référence sur la prédation du continent) et ne glorifie aucunement les colons de son titre. On parle ici d’une nation coloniale, le Chili, dont la formation comme celle de l’Argentine voisine a été entachée de génocides contre les populations indiennes de Patagonie. On pourra lire sur Wikipedia par exemple les articles sur l’extermination des indiens Selk’nam ou Ona.

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  • Simple comme Sylvain (Monia Chokri)

    Si l’amour pouvait être aussi simple que ce Sylvain, beau gars fort avec qui baiser est sublime, la vie serait si belle ! Lorsqu’elle rencontre Sylvain (Pierre-Yves Cardinal), Sophia (Magalie Lépine Blondeau) a besoin de vivre plus intensément que dans son couple plan-plan avec Xavier (Francis William Rhéaume). Ils n’ont pourtant pas grand-chose en commun. Elle est universitaire, enseignant la philosophie à des adultes et elle fréquente un milieu bourgeois d’intellectuels et d’artistes. Il n’a pas fait d’études supérieures, il est artisan et d’origine populaire. En France on dirait que c’est un beauf. D’ailleurs, le spectateur français comprendra l’accent de Sophia, proche du sien, alors que la langue de Sylvain semble moins élaborée et nécessite des sous-titres. L’opposition est marquée et c’est ce type de schéma archétypal, assez cliché, qui fait souvent de bons films comiques.

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  • Bâtiment 5 (Ladj Ly)

    Jusqu’au titre du film, on perçoit une chute sensible de qualité entre Bâtiment 5, le dernier film de Ladj Ly, et les Misérables qui a tant fait parler. Vue dans une petite salle MK2 la semaine de sa sortie, on comprend que cette dernière production ne connaîtra pas le succès commercial alors qu’elle ne manque ni de moments forts, ni d’un véritable fond. Le point de vue sur la banlieue s’est déplacé du terrain sécuritaire vers celui de la politique. Alors que les Misérables décrivait la cité comme un terrain de jeu viril entre policiers, grands frères, dealers, jeunes, salafistes et gitans, Ladj Ly a peut-être entendu par-ci par-là le reproche de ne pas avoir donné la parole aux femmes. Il le fait au travers du personnage d’Habi (Anta Diaw, excellente), jeune femme qui milite pour l'autonomie des habitants des quartiers face à des politiciens qui les méprisent. Habi ambitionne d’être maire pour changer la vie de ses congénères.

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