Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Past lives – nos vies d’avant (Céline Song)

    Comme son héroïne Nora, Céline Song est née en Corée du Sud de parents artistes et comme elle, a dû immigrer en famille en Amérique du Nord, à l’âge de 12 ans. Telle une romancière qui met tout d’elle dans son premier roman, Song a mis dans son premier film beaucoup d’éléments autobiographiques. A-t-elle eu comme Nora avec Hae-Sung un amour d’enfance à Séoul qu’elle a quitté et jamais oublié ? Qui sait ? La première scène en voix off pose l’hypothèse d’une histoire imaginaire, née peut-être d’un hasard et d’observations fugaces. Dans un bar, deux voix off commentent la présence à quelques mètres d’un homme et d’une femme asiatiques accoudés avec un homme blanc du même âge. C’est comme un jeu de deviner qui ils sont et c’est un moyen malin d’embarquer le spectateur. Sont-ils collègues de travail ? Un couple de touristes accompagnés de leur guide américain ? Un frère et une sœur, la sœur étant en couple avec l’américain ? Tout a débuté 24 ans avant, à Séoul, entre deux enfants attachés l’un à l’autre. Il était une fois…

    Lire la suite

  • Making-of (Cédric Kahn)

    C’est la bande-annonce qui m’a donné envie de voir Making-of. Après le peu aimable (pour moi) Procès Goldman, que Cédric Khan puisse faire une comédie sur un tournage qui tourne à la catastrophe, l’idée m’enthousiasmait. Encore un film sur le cinéma et une nouvelle vision de ce métier. Des Ensorcelés de Minelli jusqu’au film de Truffaut, du Redoutable (Godard par Hazanavicius) jusqu’à Il était une fois à Hollywood de Tarantino, je suis rarement déçu et me déclare bon public du genre. Voir la critique récente du Livre des solutions de Gondry, souvent vilipendé mais qui m’a amusé malgré ses défauts. Attention toutefois, même s’il est assez drôle et que Jonathan Cohen en est un des premiers rôles, Making-of n’est pas complètement une comédie. C’est une œuvre critique, qui étale sans complaisance les contradictions du milieu du cinéma.

    Lire la suite

  • Priscilla (Sofia Coppola)

    Dire du bien de Priscilla, est-ce un combat perdu d’avance ? Les adjectifs pleuvent comme des flèches et les critiques sont acerbes : insipide, fade, lisse, ennuyeux… On a même renommé le film d’un assassin « Priscilla, molle du désert » et c’est plutôt bien trouvé même si ça me paraît injuste. Alors que dans son électrisant Elvis, Baz Luhrmann a choisi de célébrer le chanteur en ange de la musique foudroyé par la cupidité de son manager, Sofia Coppola brosse le portrait cotonneux d’un personnage des coulisses, secondaire pourrait-on dire, celui de l’épouse, de la « femme de ». Priscilla Beaulieu a 14 ans quand elle rencontre le chanteur pendant son service militaire en Allemagne en 1958, le couple divorce en 1973 alors que le King amorce son déclin physique et personnel. Quand elle lui annonce son départ, assommé de médicaments il a tout juste la force de dire son incompréhension : comment peut-elle quitter une situation dont toute femme rêverait ? C’est bien ça le sujet : quitter le conte de fée, le rêve illusoire pour pouvoir enfin vivre une vie à soi. Passer de jeune fille rêvant du prince charmant à femme débarrassée des illusions de l’enfance.

    Lire la suite