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  • La femme de Tchaïkovski (Kirill Serebrennikov)

    On ne peut que reconnaître le sens esthétique et la sophistication visuelle du cinéma de Kirill Serebrennikov. Aidé de son directeur de la photographie Vladislav Opelyants, il sait créer des atmosphères oniriques, fiévreuses et anxiogènes. Qu’on pense à Leto et ses rockers, à la fièvre de Petrov et son dessinateur de BD ou à cette femme de Tchaïkovski, le mariage de l’Art et du social provoque de furieuses convulsions, des débordements esthétiques allant jusqu’à produire des effets clips qu’on peut trouver gratuits et maniérés. Jusqu’à présent, ce cinéma éblouit par sa virtuosité mais produit peu d’émotions et La femme de Tchaïkovski demeure dans cette lignée.

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  • Babylon (Damien Chazelle)

    1926. Hollywood était encore une périphérie couverte de vergers. Grâce aux terrains bon marché et au climat agréable, les studios de cinéma avaient commencé à s’installer dès les années 10. Babylon débute dans ce décor désert, quand Manny (Diego Calva) doit convoyer un éléphant vers une villa où se tient une fête géante. L’éléphant chie abondamment et quelques minutes plus tard c’est une actrice éméchée qui pisse sur son amant. Damien Chazelle nous décrit un cinéma hollywoodien entre stade anal et jouissance juvénile. La musique pulse et les gens baisent furieusement dans une ambiance monstrueuse. La caméra ne cesse de chavirer entre les corps qui se chevauchent. 5 ans avant, le comique Roscoe « Fatty » Arbuckle était accusé de viol sur une jeune femme et la presse se déchaînait contre la décadence du milieu du cinéma. Il y a dans ce début de film un hommage à cet Hollywood gonflé de libido d’avant le code Hays, ce code moral imposé au cinéma à partir des années 30. Chazelle tente de produire une atmosphère à la Fellini, alternance sans fin de jouissances et de gueules de bois. La photographie de son film n’a pas le grain ensoleillé mais plutôt des teintes poussiéreuses qui lui donne un air malsain. Avec ses défécations et sécrétions multiples, Babylon est une vision bestiale d’Hollywood qui avale et régurgite.

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