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  • La nuit du 12 (Dominik Moll)

    Encore un film de flics, c’est une tradition dans le cinéma français. Celui-ci est inspiré du récit 18.3 — Une année à la PJ de Pauline Guéna. Comme un mélange de L’affaire SK1 (2014 – Frédéric Tellier) et de L.627 (1992 – Bertrand Tavernier), il narre la tentative de résolution d’un meurtre par la PJ de Grenoble tout en décrivant un certain quotidien policier. Le scénario raconte comment une équipe d’enquêteurs tente d’élucider l’assassinat sordide d’une jeune femme sur plus de 3 ans, la frustration qui s’accumule, les fausses pistes, le temps qui passe. Les nombreuses scènes de commissariat décrivent aussi un état d’esprit policier, des réflexes d’enquête, une routine de procédures et de soucis matériels et personnels. On se plaint de la photocopieuse qui ne fonctionne pas mais c’est à petite touche, on ne nous sert pas de discours syndical sur le manque de moyens, ce n’est pas le sujet.

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  • Elvis (Baz Luhrmann)

    Tout simplement Elvis, sans le nom de famille dans le titre, comme pour dire son affection. Pour le réalisateur Baz Luhrmann, le chanteur mythique de la culture populaire a tellement aimé la scène et le public qu’il était légitime de lui rendre cet amour. En 2H39 donc le cinéaste australien livre un portrait positif et généreux de l’idole, de son éclosion jusqu’à sa mort. Elvis est dépeint comme un être bon et innocent, détruit par la cupidité de son agent le Colonel Parker. Derrière l’artiste solaire sur scène, joliment incarné par un Austin Butler à la face angélique, magouille une grosse limace doucereuse, habilement jouée par Tom Hanks. Le film est donc marqué par la dualité entre deux corps qui se complètent plus qu’ils ne s’affrontent : le corps juvénile et débordant d’énergie du performer, le corps lent et boursouflé du businessman.

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  • Cinéclub : Redacted (Brian De Palma)

    Décrit à sa sortie en 2007 comme un brûlot contre la Guerre du Golfe, Redacted a sans doute bénéficié de la mansuétude de la critique française. Hélas pour ceux qui aiment l’œuvre de De Palma, cela fait depuis plus de 20 ans (depuis Snake eyes ?) que le cinéaste a perdu de son lustre. Servi par des acteurs inconnus, assez démonstratif, Redacted tente à la fois la description objective d’une réalité écœurante et la mise à nu du concept de vérité dans nos sociétés gavées d’images. Le titre signifie « caviardé », expression désignant ces rapports raturés de l’armée américaine passant sous silence les bavures et exactions à l’encontre de la population irakienne. Par le biais des images, il s’agit de montrer une vérité étouffée, déformée, que personne n’a envie d’entendre : comment des soldats US en garnison à Samarra, Irak, ont violé une fille de 15 ans puis l’ont exécutée avec le reste de sa famille.

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