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Songbird (Andrew Mason)

Voici une série B américaine qui nous parle d’un futur très proche et déjà familier. Le monde est confiné depuis quatre ans, sous la menace du Covid-23 qui fait bien plus de morts que le virus d’aujourd’hui. Les personnes contaminées sont envoyées de force en quarantaine dans des camps. Un film de plus dans ce registre post-apocalyptique qui a produit bien des œuvres cultes ou de solides divertissements. Parmi ces derniers, on pense par exemple à Seven sisters de Tommy Wirkola, qui évoque un monde surpeuplé dans lequel on interdit aux couples d’avoir plus d’un enfant et on se débarrasse de la progéniture en surplus. On voit que les menaces sanitaires, écologiques ou technologiques sont omniprésentes dans l’imaginaire collectif. La société capitaliste guette avec angoisse son propre effondrement et ses possibilités de survie.

Eclairé par le soleil de Los Angeles, le film se colore de sentiments positifs malgré le contexte décrit. Songbird, au titre délicat qui ne préfigure pas l’horreur de la situation, propose de la romance. Nico (KJ Apa), est un coursier immunisé au virus qui parcourt la ville à vélo. Grâce à ses livraisons, il a fait la connaissance de Sara (Sofia Carson), une jeune femme latina confinée chez elle. Les deux sont tombés amoureux. Suspectée d’être contaminée, Sara est menacée de quarantaine. Pour la sauver, Nico se tourne vers les Griffin (joués par Demi Moore et Bradley Whitford) qui peuvent lui fournir un bracelet d’immunité. En parallèle, une autre « romance » plus amicale se fait entre May (Alexandra Daddario), chanteuse publiant ses chansons en ligne et Dozer (Paul Walter Hauser) un ancien combattant pilotant des drones. Alors que les « méchants » sont soit du côté sanitaire avec Harland, responsable des mises en quarantaine (Peter Stormare) soit du côté des riches avec William Griffin, les gentils sont les petites gens comme le livreur, l’ancien soldat ou la jeune chanteuse. Songbird tente malgré le contexte de nous attacher à ses personnages.

Produit par Michael Bay, le réalisateur pétaradant des Transformers, le film a été tourné en temps de Covid, sur un budget restreint de 2,5 millions de dollars. Une intrigue d’anticipation qui parle à tout spectateur, un tournage rapide, la présence inattendue de Demi Moore et de seconds rôles alléchants (Stormare, Whitford le père inquiétant de Get out): ces ingrédients pouvaient donner un film nerveux et inventif. A défaut de finesse, on attendait de Michael Bay qu’il produise un film spectaculaire et frénétique quitte à être bourrin (comme d’habitude). Hélas, Songbird aligne des péripéties sans surprise ni ressort marquant. Le scénario ne contient pas de surprise d’autant que les méchants sont faiblement écrits. Harland et Griffin sont des personnages sans épaisseur, dont on se fiche totalement. D’ailleurs, tous les personnages de ce film sont insipides, à part celui de Demi Moore qui aurait mérité d’être développé. Au lieu de donner une originalité au récit, la romance décrite plus haut ne fait que l’édulcorer l’ensemble. On s’attendait à mieux, on se disait que ce genre de production pouvait produire une surprise mais le film ne fait pas illusion plus de 10 minutes.

Si Songbird passe assez vite, c’est parce qu’il est court (1h28) et qu’on peut faire autre chose à côté sans louper ne serait-ce qu’une idée cinématographique intéressante. Peut-il trouver sa place au milieu des meilleurs films de science-fiction et dans le classement des plus grands thrillers, on en doute fortement !

En DVD et Blu-Ray depuis le 15 avril et en VOD depuis le 16 décembre 2020 – Metropolitan Films (site Internetpage Facebook et page Twitter)

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