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  • Mektoub my love : Canto uno (Kechiche)

    Le Monde proclame que ce film est un chef-d’œuvre et beaucoup de journaux sont du même avis. On souhaiterait bien à Abdellatif Kechiche une claque publique et critique pour retrouver la raison tant son dernier film Mektoub my love : canto uno est irritant et complaisant. Le réalisateur célébré de l’Esquive et surtout de La vie d’Adèle n’a plus du tout de freins et donc plus peur d’enfler ses séquences, d’étirer le temps au-delà du raisonnable, de l’acceptable au regard de ce qu’il raconte. Mektoub my love cela sonne plus profond qu’Amin et les cagoles mais c’est à peu près ça : trois heures en compagnie de jeune sétois, garçons et filles, en 1994, entre virées au restaurant, à la plage ou en boîte de nuit. Pour traduire cela en langage intellectuel : la ronde des désirs, la célébration de la sensualité et du corps des femmes, le métissage franco-maghrébin et puis évidemment la lumière, celle de Dieu (citations du Coran et de St Jean en incipit), la vie, la création et les spaghettis aux moules !

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  • Ciné-club : Creepy (Kiyoshi Kurosawa)

    Quand on regarde Creepy de Kiyoshi Kurosawa (2016), on pense au Silence des agneaux ou à Seven revus récemment et on s’affole de l’audace du japonais au regard des modèles passés du Serial killer movie. On se souvient avec frisson de l’angoissant Shokuzai et même de son œuvre « française », Le secret de la chambre noire,  qui montrait de belles qualités malgré les critiques mitigées. Un nouvel opus réputé étrange est déjà sorti, Avant que nous disparaissions, qu’on a hâte de découvrir. Le japonais est un fascinant créateur d’atmosphères angoissantes. Il est capable de rendre effrayants une porte qui s’ouvre ou un courant d’air !

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  • Jeune femme (Léonor Séraille)

    Bien que ce premier film de Léonor Séraille ait reçu la Caméra d’or à Cannes, ses premières minutes m’ont fait craindre le pire. Paula est à cran, elle ne peut plus rentrer dans le grand appartement de son (ex ?) copain photographe Joachim. Elle se retrouve avec le chat du type et ne sait où aller. On regarde Laetitia Dosch s’emporter et on craint de tomber sur un de ces films français à l’économie, au scénario bancal mais plein d’éclats à même de révéler une actrice en devenir. Judith Godrèche a eu La désenchantée, Lola Créton En ville, on pense au sketch des Inconnus sur les révélations féminines aux Césars, caricaturant des interprétations à fleur de peau (« je veux bien un enfant qui te ressemble mais pas de toiiii ! »), posées sur la trame éculée du conflit amoureux et de la séparation.

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  • Black panther (Ryan Coogler)

    Je dois à la franchise Marvel l’un de mes pires moments de cinéma récent. On y va pour faire plaisir à quelqu’un, ne pas toujours imposer ses (bons) goûts et on s’en mord les doigts. Age of Ultron, mon dieu ! Un gloubiboulga ultra-numérisé, saturé de dialogues abscons, une véritable horreur qui m’a vacciné pour longtemps contre les films de super-héros. A côté, l’affreuse série des Transformers, c’est fin comme du Claude Sautet ! A chaque fois que passe un Iron man ou un Thor à la TV, c’est devenu un réflexe pavlovien, je zappe. Pas facile, surtout quand un petit garçon rôde, avide de ce genre de films… à huit ans, j’avais bien adoré Rocky IV, ça peut s’arranger avec les années !

    Black panther sur ce blog, après ce que je viens de dire (Marvel, le numérique etc.), il faut assumer. Après tout, le plaisir de cinéma peut passer par ce type de film, d’autant que celui de Ryan Coogler, réalisateur de Creed, n’est pas dénué de fond. De nombreux articles soulignent son contenu politique et la révolution qu’il opère dans les représentations mythologiques. Inutile de pouffer : ce film est un divertissement classique et efficace et oui il est rempli d’éléments intéressants sur les plans politiques et culturels.

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  • Phantom thread (Paul Thomas Anderson)

    Phantom thread n’est pas un film qui se donne facilement. Paul Thomas Anderson a écrit un scénario bien étrange, situé dans une société rigide et codifiée dans laquelle les sentiments ne se disent pas. Aura-t-on décrit son histoire comme une romance entre un grand couturier et une serveuse dans l’Angleterre des années 50 qu’on n’aura pas dit grand-chose. Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) et Alma Elson (Vicky Krieps) entretiennent une liaison faite de passion, de fascination et de rapports de force. C’est l’essence même de cette relation qui intéresse le réalisateur, ce sont ces fils invisibles (phantom threads) qu’ils tissent à deux et qui les retiennent l’un à l’autre.

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