John Huston
Emilia Perez (Jacques Audiard)
Emilia Perez est un film original. Voilà, c’est dit, on ne peut pas le nier. L’acceptation à minima du film tel qu’il est, passe par l’adhésion du spectateur à un projet d’écriture tout à fait original. Il s’agit pour un réalisateur français et son scénariste (Thomas Bidegain) de proposer une légende mexicaine, celle de la transformation aussi bien physique que morale d’un narcotrafiquant ultra-violent en une femme dévouée et sainte. Avec l’aide de l’avocate qui l’a aidée à changer de vie (Zoe Saldana), Emilia (Karla Sofia Gascon) rachète les péchés de son ancienne existence en devenant femme puis en exhumant les victimes des barons de la drogue. C’est une histoire sainte et tragique comme un pays de tradition catholique marqué par la violence peut en produire. L’insolite réside dans l’histoire, dans le brassage des genres, mais l’argument de l’originalité s’épuise et ne se suffit pas à lui-même. Pendant la majorité du film, je me répétais que c’était du jamais vu comme une méthode Coué car je n’étais pas vraiment convaincu par ce que je voyais.