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sandra huller

  • La Zone d’intérêt (Jonathan Glazer)

    C’est par la nausée que se conclue ce film assez sidérant du britannique Jonathan Glazer. Les dernières images montrent un Rudolf Höss (Christian Friedel), commandant du camp d’Auschwitz plié par des vomissements. Si le spectateur normal en partage la sensation, sonné par ce qu’il vient de voir, il ne s’identifie nullement à ce « manager » SS stressé par le fait de devoir exterminer rapidement des centaines de milliers de gens. Par son dispositif filmique fait de caméras fixes mais s’interdisant les gros plans et les travellings, le réalisateur instaure pour le spectateur un principe de distance inhibant à priori l’identification. Je dis à priori car les images de la famille Höss installée dans un pavillon confortable en bordure des infrastructures d’extermination seront particulièrement familières à tout spectateur vivant une vie matérielle occidentale. Il ne s’agit d’ailleurs pas que du confort d’une belle maison avec grand jardin. Le scénario multiplie les moments banals d’une vie de famille, terriblement familiers pour tous. Rudolf et Hedwig Höss (Sandra Huller) s’inquiètent pour la santé et l’éducation de leurs enfants. Ils se font évidemment du souci pour leur propre réussite sociale et leur bonheur alors que le mari est soumis à une forte pression de sa hiérarchie. Ils sont si loin et si proches de nous par leurs préoccupations que ça en est déstabilisant et c’est bien le but recherché dès l’entame. Ce sont des gens ordinaires proches de nous par le mode de vie.

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  • Toni Erdmann (Maren Ade): chercher le bonheur

    Enseignant la musique aux enfants, Winfried Conradi (Peter Simonischek) est un doux farceur et un original. Lorsque son chien Willi meurt, il décide de visiter sa fille Ines (Sandra Huller) avec qui les relations sont distantes. Ines est une consultante ambitieuse, travaillant d’arrache-pied pour une firme pétrolière en Roumanie. Le père est dépeint comme un être espiègle, féru de déguisements et de farces et attrapes. Le ressort dramatique du film de Maren Ade tient à l’opposition existentielle entre lui, amoureux de la vie, et sa fille, sacrifiant délibérément son bonheur à sa réussite. Le ressort comique qui y est entremêlé tient à l’interférence volontaire et burlesque de Winfried dans la vie d’Ines. Il y incarne un personnage factice, Toni Erdmann, soit disant coach / consultant, qui par ses interventions accidentelles, révèle l’absurdité de la vie d’Ines et de ses congénères. Absurdité des comportements d’une "élite" capitaliste, nourrie d’intérêts prédateurs.

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