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diane rouxel

  • Mes provinciales (Jean-Paul Civeyrac)

    Après Des filles en noir (2010) et Mon amie Victoria (2014), la lente découverte du cinéma de Jean-Paul Civeyrac continue avec Mes provinciales, tout juste sorti, qui confirme une sensibilité du cinéaste à la jeunesse, à son apprentissage et à l’Art comme chemin existentiel possible pour elle. Tout comme on parle de bildungsroman ou roman d’apprentissage, à l’exemple de L’éducation sentimentale de Flaubert ou de Demian d’Hermann Hesse, on parlerait de film d’apprentissage pour décrire ce qu’il y a d’initiatique dans ce cinéma-là. Étienne (Andranic Manet), jeune homme « monté » à la capitale pour étudier le cinéma, apprend douloureusement de ses échecs amoureux, relationnels et créatifs. Il est parmi tant de jeunes un provincial venu sans les codes parisiens, souffrant surtout de son immaturité et de sa difficulté à se connaître et à connaître les autres. Ce sentiment d’étrangeté et d’incompréhension éprouvé autour de 20 ans, on le découvre aussi chez Victoria, jeune femme noire marginalisée, ou chez les lycéennes violemment romantiques des Filles en noir. C’est avec une douceur pleine d’empathie, comme on filmerait un papillon sortant de sa chrysalide que Jean-Paul Civeyrac décrit la douloureuse construction de jeunes individus.

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  • Les garçons sauvages (Mandico)

    « C’est le roman de Burroughs (paru en 1971) qui est à l’origine de l’idée première du film. De courts passages de celui-ci m’ont guidé : une séquence où de jeunes garçons copulent avec des végétaux hypersexués, puis une autre, encore plus lyrique, où ils s’en vont conquérir le monde. J’ai imaginé des boutures improbables avec des récits d’aventure à la Jules Verne. » (Interview de Bertrand Mandico dans Libération du 27/02/2018)

    Les garçons sauvages est un film diablement original, pas de doute. Mélanger le Jules Verne de Deux ans de vacances, la violence adolescente d’Orange Mécanique et l’œuvre de William Burroughs (The Wild boys) donne un film qui ne ressemble à rien de connu. Bertrand Mandico est présenté dans ses diverses biographies comme un artiste travaillant sur l’hybridation des genres. Son programme un peu « monstrueux », bien qu’imparfait sur la durée, est d’une belle audace dans le cinéma français actuel. Ajoutons que les effets spéciaux, comme ces plantes qui bougent ou ces végétaux « vivants » donnent au film le côté artisanal du cinéma muet.

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