Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Juste la fin du monde (Dolan): juste émouvant

    J’avais des craintes concernant Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Avant sa sortie en salles et à Cannes cette année, on parlait de dialogues hystériques, de sur-jeu, d’huis-clos artificiel. J’ai vu un film très touchant qui tire indubitablement sa force de sa troupe d’acteurs et de son texte. Je ne connais pas Jean-Luc Lagarce, dramaturge français mort en 1995, mais en lisant la chronique wikipedia qui lui est consacrée, je vois quelle matière première Dolan a exploité, non pas une satire premier degré de la famille mais un travail sur la parole, qui à force de se chercher et de se reformuler, creuse son propre trou et s’enterre. La parole ici souligne davantage les distances entre les êtres qu’elle ne les rapproche.

    Lire la suite

  • Nocturama (Bonello): théorique et virtuose

    Tout faire péter, qui n’en a pas rêvé ? Asséner un bon gros coup de pied aux institutions, aux entreprises et aux adultes, choses insupportables quand on est jeune, c’est le rêve de beaucoup. Qu’on soit « jeune de banlieue » ou étudiant à Sciences po, qu’on étudie ou qu’on soit en galère, le fantasme d’une grande explosion de violence est présent dans la jeunesse. On ne peut pas enlever cela au film de Bonello, ses personnages de terroristes parisiens sont mus par une envie vraisemblable et le réalisateur a su donner du souffle à leur mouvement. L’organisation et la convergence vers le centre de Paris sont brillamment mises en scène dans la première heure du film. Minutage, trajets en métro, zoom sur carte RATP, montage synchronisé des actions, flash-backs concis sur la formation du groupe impriment au film une belle tension. Le spectateur attend les « événements » avec appréhension. D’un point de vue formel, Nocturama est assez virtuose pour nous faire avaler quelques situations irréalistes - placer une bombe ni vu ni connu au Ministère de l’intérieur, sérieusement ? A quelques flottements près dans sa deuxième moitié il tient en haleine le spectateur jusqu’au bout.

    Lire la suite