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dogman

  • Dogman (Matteo Garrone)

    De quoi Matteo Garrone est-il le cinéaste ? Si je me fie à mes souvenirs de Gomorra et de Reality – je n’ai pas vu Tale of tales -, je dirais de l’envers misérable de l’Italie, de ce qu’est devenu une partie de ce pays après la prospérité économique. Pourquoi ne le classe-t-on pas parmi les grands réalisateurs contemporains ? Parce que Gomorra vaut surtout pour ses décors glauques de banlieue napolitaine et que Reality épouse la médiocrité de son personnage principal, obsédé par la télé-réalité, sans en faire grand-chose. Dogman part d’un décor sinistre, celui d’une station balnéaire paupérisée, et de personnages sans envergure (un toiletteur pour chien, un caïd, quelques commerçants rackettés par le voyou en question) mais il affiche une soif de cinéma sans commune mesure avec les films précités.

    Il y a un art du plan large dans ce film qui magnifie le décor de béton défraichi. Bien qu’habitée, cette ville ressemble aux villes fantômes du Far West, abandonnées dès lors que le filon de la mine du coin a été épuisé. La référence au western se justifie par l’intrigue. Marcello (Marcello Fonte), le petit toiletteur pour chiens qui arrondit ses fins de mois en dealant un peu de coke, est sous l’emprise de Simo (Edoardo Pesce), minable caïd local qui terrorise les commerçants. Un bandit terrorise les citoyens ordinaires qui se demandent comment s’en débarrasser. On a vu ça dans le western hollywoodien et le spaghetti. Mais il n’y a pas de bounty killer comme Clint Eastwood, juste Marcello, homme ordinaire écrasé par les plans grandioses de la ville en déclin.

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