John Huston
Une vie (Brizé)
Comme beaucoup j’ai étudié Une vie de Maupassant au lycée, pour le bac français. Comme beaucoup j’ai été refroidi par le pessimisme du roman et par la fatalité qui pèse sur l’ « héroïne » Jeanne. « Mais Maupassant ça a toujours été sombre ! » me disait un proche. Quand on y pense, le disciple de Flaubert a une vision noire de l’humanité et ce qu’il raconte dans Bel Ami ou Pierre et Jean est in fine aussi triste que dans Une vie. Il était donc tout naturel que Stéphane Brizé, auteur du joyeux et sautillant La loi du marché (souvenez-vous : Vincent Lindon en chômeur), s’empare du destin désespéré de Jeanne pour nous livrer un nouveau film plombant au formalisme appuyé. C’est en tout cas le sentiment désagréable qu’on a quand apparaît le cadre carré enfermant les personnages. Ils sont captés de profil, dans des situations sociales filmées froidement.