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alida valli

  • Ma vidéothèque idéale : il grido de Michelangelo Antonioni

    Venant après le très beau et triste Le amiche (1955), il grido – le cri en italien – précède la période plus « radicale » de Michelangelo Antonioni, celle de l’Avventura (1960) à partir de laquelle ses scénarios seront plus nébuleux, moins linéaires. Le cri est donc, si on peut dire, le dernier film « classique » du maître italien. Le sujet est comme souvent avec lui d’un profond pessimisme : Irma (Alida Valli) apprend que son mari, immigré depuis plusieurs années en Australie, est mort. Cet événement, au lieu de sceller sa liaison avec un ouvrier, Aldo (Steve Cochran) dont elle a eu une fille, accélère leur séparation. Elle avoue à Aldo qu’elle fréquente un autre homme. Aldo, désemparé, emmène sa fille Rosina avec lui et dérive lentement, de lieu en lieu, de femme en femme, sans espoir.

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  • Le Troisième homme: allez à Vienne cet été !

    Le Troisième homme de Carol Reed (1949) est un exemple des classiques qu’on peut voir l’été, saison idéale des re-sorties en salle.

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    Affrontement

    1949 : début de la Guerre Froide. Cela fait deux ans que Jdanov, secrétaire du Parti Communiste de l’Union Soviétique, a exposé sa doctrine, qui affirme la coupure entre deux blocs : un bloc « impérialiste » (USA), un bloc « pacifiste » (URSS). Le film illustre à merveille cette époque d’affrontement entre les deux blocs. On est immédiatement plongé dans l’atmosphère trouble d’une Vienne occupée par les vainqueurs. Holly Martins (Joseph Cotten) vient y travailler à l’invitation de son ami Harry Lime (Orson Welles). Hélas Harry est mort dans un accident de voiture. Holly n’y croit pas et mène son enquête. Holly est un romancier américain obsédé par la vérité et la justice. Son ami défunt Harry un aventurier accusé de trafics entre les zones anglaises et russes. A Holly l’écrivain naïf et un peu Don Quichotte, s’oppose Harry, un homme sans scrupule. Le scénario de Graham Greene est assez subtil pour ne pas prendre complètement parti. Harry a du charme et du cynisme. Holly a tout de l’américain benêt et sûr de son fait. Entre ces deux hommes, le personnage d’Anna Schmidt, interprété avec retenue et sensibilité par Alida Valli. Sa probité et son attachement à Harry en font le seul être admirable dans cette ambiance de confusion morale et de faux semblants.

    Un personnage absent

    Il n’était pas évident de construire plus de la moitié du film autour d’un personnage absent. Sans la réalisation minutieuse de Carol Reed, le Troisième homme aurait été un exercice bavard et assez mou. Or, la mise en scène du réalisateur anglais est étincelante. La cithare omniprésente d’Anton Karas produit une attente pleine d’agacement chez le spectateur, qui se demande bien quand Orson Welles va apparaître - ce qu’il fera dans une séquence magnifique, à voir de préférence sur grand écran. Le montage et le découpage créent une ambiance fascinante : personnages troubles systématiquement décadrés, gros plans sur les visages énigmatiques, rues désertes et venteuses de Vienne, jonglage expressionniste entre obscurité et lumière. Tout paraît faux et mensonger dans cette ville d’autant que le scénario s’amuse avec le spectateur. La voiture qui embarque soudain Holly fonce-t-elle vers une officine d’espions? La voix gémissante dans la chambre sombre est-elle celle d’un homme ligoté ? On s’amusera des réponses du film qui ne renonce pas à être divertissant.

     

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    Le Troisième homme est classé meilleur film britannique de tous les temps par le British Film Institute. Plus que sa qualité, à mon avis surpassée par d’autres films, cela montre son aura de film culte. Cela tient à sa réalisation et beaucoup à Orson Welles. Deux raisons d’aller le voir cet été.