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The program: tout ce que vous savez déjà sur Amstrong

Il y a peu de choses enthousiastes à dire sur the Program de Stephen Frears. A travers l’ascension du champion cycliste Lance Armstrong nous est racontée la construction de sa célébrité, concomitante à la mise en place du système de dopage ayant décuplé ses performances. Tiré du livre d’un journaliste irlandais qui a deviné très tôt la tricherie, il déroule linéairement les étapes attendues de ce type d’exercice : ascension / gloire / chute.

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Un film wikipedia

The program s’appuie sur un acteur convaincant, Ben Foster, jouant un Lance Amstrong ambitieux, sans scrupule, volontiers manipulateur. Voilà. J’ai vu un film Wikipedia, qui ne m’a rien appris de plus que ce qui est connu du grand public. Je m’intéresse assez peu au cyclisme, un peu au sport en général. Le film est parsemé d’éléments relayés par la presse: la lutte du champion contre le cancer, la puissance marketing de sa fondation, les menaces sur les coureurs qui parlent etc. Le film traite son sujet par étapes rapides, comme une course cycliste en accéléré, et à la fin on n’en sait pas plus sur le personnage. Pourquoi est-il comme ça ? De quoi procède son ambition ? Quel en est l’effet sur ses proches ? On n’en saura rien. Contrairement à un Scorsese qui fouille les névroses de ses personnages, Frears s’arrête à l’apparence. Amstrong s’entraîne à mentir devant le miroir mais jamais le spectateur ne ressent une véritable souffrance dans le personnage, qui semble assez creux. Filmer l’Armstrong intime aurait peut-être permis d’y voir plus clair mais le scénario exclut cette option. Exemple : à l’issue d’une conférence sur sa lutte contre le cancer, il est rejoint par une femme qu’on devine être une attachée de presse. Il lui parle de ses doutes, elle le trouve formidable. La séquence suivante, ils sont mariés. C’est tout. Il y a bien Floyd Landis, l’équipier perclus de remords, qui est le seul personnage réussi du film. Jesse Plemons joue très bien le petit gars du midwest mal à l’aise avec la tromperie.

Comme devant un Complément d’enquête

Quant au filmage du vélo, il est tout à fait standard, montage d’images d’actualité et de plans rapprochés sur le coureur. Le cyclisme est une souffrance pour ses pratiquants professionnels. Le dépassement de soi  y est constant, surtout sur le Tour de France. On le sait mais on le ressent peu comme spectateur. Frears est un cinéaste de situations sociales, l’intime n’est pas vraiment son affaire. C’est l’affaire Amstrong, le dopage, les enjeux financiers, l’argent qui intéresse le réalisateur. Soit mais le côté investigation incarné par le journaliste fouineur (Chris O’Dowd) est intéressant mais ne recèle pas de surprises. Le film nous dit que le fameux « program » est un système plus perfectionné qu’avant, on veut bien le croire. On me rétorquera que la thèse du film est centrée sur la construction d’une marque américaine dans le vélo, sport populaire devenu mondial grâce à Amstrong. Encore une fois, ce film dit beaucoup de choses pertinentes mais ne fait pas ressentir grand-chose. Comme devant un Complément d’enquête sur France 2, on s’intéresse et puis on passe à autre chose. The program, film assez superficiel, n’a pas dopé mon intérêt de spectateur.

 

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