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  • Les aigles de la république (Tarik Saleh)

    « Tu passes ton temps à jouer la comédie » lance la jeune Donya (Lyna Khoudri) à son amant George Fahmy (Fares Fares). Aussi célèbre soit-il, tout le monde dans l’entourage de George, superstar du cinéma égyptien, semble douter de sa sincérité. On ne sait pas ce qu’il pense mais on sait qu’il joue beaucoup. En tant que privilégié, George fréquente les bars, les hôtels, les palais et en tant que chrétien copte séparé de sa femme et buvant de l’alcool, il peut se donner l’illusion d’être libre, inclassable, à la limite de l’insolence vis-à-vis du pouvoir politique ou de la censure islamique qui passe ses films au crible. Il incarne malgré lui les contradictions d’une population qui balance entre l’aspiration à la liberté et l’allégeance aux pouvoirs de l’armée et de la religion. Le film s’ancre dans l’Egypte moderne et urbaine et se fait écho à des droits individuels. Le récit est censé se dérouler au Caire mais le film a été tourné à Istanbul, métropole dont on perçoit pareillement le gigantisme et la modernité, que ce soit dans de larges plans aériens ou dans l’ambiance nocturne de quartiers animés.

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  • Nouvelle vague (Richard Linklater)

    Ce sont les minorités agissantes qui font les révolutions. Quand débute Nouvelle Vague de Richard Linklater, c’est en l’occurrence un tout petit milieu qui s’agite autour des Cahiers du cinéma et conspire pour changer le cinéma. Des jeunes gens très sûrs d’eux fréquentent des projections de films, des soirées où on croise Juliette Greco et des starlettes. Ce sont les meneurs insolents de la révolution, qui s’appellent Jean-Luc Godard (Guillaume Marbeck), François Truffaut (Adrien Rouyard), Claude Chabrol (Antoine Besson), Agnès Varda (Roxane Rivière). Ils vénèrent Rosselini, Lang, Hitchcock, Renoir, Bergman entre autres. A chaque nouvelle séquence, Richard Linklater procède par plan fixe-vignette, accolant à des acteurs ressemblant un nom connu. Ainsi on croise une multitude de personnages clés qui constituent les forces en présence : ceux des Cahiers (André Bazin, Eric Rohmer, Jacques Rivette…), les compagnons de route et satellites (Suzanne Schiffman, José Benazeraf, Liliane David), les maîtres respectés (Rosselini, Bresson, Melville) et puis la troupe qui va contribuer à créer A bout de souffle (Georges de Beauregard le producteur du film, Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Raoul Coutard, Pierre Rissient etc.).

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